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La Tosca revisitée de Núria Espert

Madrid
Teatro Real
07/12/2011 -  & 14, 15, 17, 18*, 20, 21, 23, 24, 26, 27, 28 juillet 2011
Giacomo Puccini: Tosca
Violeta Urmana (Tosca), Marco Berti (Cavaradossi), Lado Ataneli (Scarpia), Felipe Bou (Angelotti), Valeriano Lanchas (Sacristain), Carlo Bosi (Spoletta), Károly Szemerédy (Sciarrone), Francisco Santiago (Gardien), Ruth González (Berger)
Orchestre du Teatro Real, Pequeños cantores, Renato Palumbo (direction musicale)
Núria Espert (mise en scène), Ezio Frigerio (décors), Franca Squarciapino (costumes), Vinicio Cheli (lumières)


V. Urmana (© Javier del Real)


Sept ans après, la mise en scène de Núria Espert de Tosca est de retour au Teatro Real. Une très belle et très efficace reprise du titre mythique, un peu trop obscure (même lorsque Tosca chante : « Le jour se lève… »), respectueuse du texte, avec des décors très « réalistes » et un peu envahissants d’Ezio Frigerio, et les beaux costumes de Franca Squarciapino. Núria Espert connait les secrets du théâtre, c’est une grande actrice, metteur en scène, impresario, sorte de femme orchestre. Tosca, pour elle, est un défi parmi d’autres, et elle en a connu de plus compromettants. Le public a bien reçu sa Tosca. Tout de suite après un Saint François d’Assise confessionnel et hors du répertoire traditionnel, le contraste est énorme, surtout si l’on songe que l’œuvre de Puccini, véritable monument lyrique (cet opéra a aujourd’hui cent onze ans), est une critique du pouvoir temporel et despotique de l’Eglise romaine et des prérogatives papales.



Avec son sens de l’exactitude au service du drame, Renato Palumbo a conquis le public: motivation, intensité, nuances, éclatement, avec un orchestre qui réagit très bien sous sa baguette. La lituanienne Violeta Urmana est une formidable diva à la voix de soprano et de mezzo-soprano aux couleurs douces, aux intonations dramatiques, capable de chanter Lady Macbeth, Éboli, Norma ou Isolde. Le deuxième acte, le grand moment dramatique de cet opéra, lorsque Scarpia tente de « négocier » avec Tosca, est le moment magique auquel on doit s’attendre: le conflit, l’affrontement, le crime attendu (et applaudi depuis 1887, date de la création du drame de Victorien Sardou, avec Sarah Bernhardt). Le sublime « Vissi d’arte, vissi d’amore » où Urmana est très applaudie par un public enflammé. Il est vrai, aussi, qu’on trouve à côté d’Urmana un Scarpia formidable en la personne du baryton géorgien Lado Ataneli : chanteur aux multiples ressources vocales et dramatiques qui obtient un triomphe malgré le souvenir impérissable qu’a laissé Ruggero Raimondi à Madrid dans ce rôle. Marco Berti est un ténor qui a chanté presque tous les rôles protagonistes de Puccini (Rodolfo, Pinkerton, Dick, Luigi -Il Tabarro-, Calaf), mais aussi de nombreux rôles verdiens, ainsi que le Don José de Carmen. Le médium est très riche, très puissant, ce qui provoque quelques inquiétudes dans les ascensions vers le registre aigu. Tous trois ont été acclamés dans une soirée de haut niveau dans laquelle s’illustrent aussi le chant et le jeu de l’Espagnol Pelipe Bou dans le rôle d’Angelotti, ou encore le Colombien Vaerio Lanchas dans celui du sacristain.



Santiago Martín Bermúdez

 

 

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