About us / Contact

The Classical Music Network

Aix-en-Provence

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Triomphe indiscutable

Aix-en-Provence
Grand Théâtre de Provence
07/08/2011 -  & 10, 12*, 14 juillet 2011
Dimitri Chostakovitch: Le Nez, opus 15
Albert Schagidullin (Kovaliov), Alexander Kravets (Le Nez), Andrei Popov (L’Inspecteur de police), Vladimir Ognovenko (Ivan Yakovlévitch), Claudia Waite (Praskovia Ossipovna), Vassily Efimov (Ivan le domestique), Yuri Kissin (Le Fonctionnaire du journal), Gennady Bezzubenkov (Le Docteur), Margarita Nekrasova (Madame Podtotchina), Elena Galitskaya (La Fille de Madame Podtotchina)
Chœur de l’Opéra national de Lyon, Alan Woodbridge (chef du chœur), Orchestre de l’Opéra national de Lyon, Kazushi Ono (direction musicale)
William Kentridge (mise en scène, vidéo et scénographie), Sabine Theunissen (scénographie), Greta Goiris (costumes), Urs Schönebaum (lumières), Luc De Wit (metteur en scène associé), Catherine Meyburgh (montage vidéo)


(© Pascal Victor/Artcomart)


Le Festival d’Aix-en-Provence met cette année le compositeur Dimitri Chostakovitch à l’honneur. Outre son opéra Le Nez, on pourra (« on a pu », dans le cas du quinzième quatuor donné le 7 juillet) également entendre sa Symphonie No 8 (le 23), les Quatuors No 2, 3, 8 (les 12 et 14), le Quintette pour piano et cordes, les Préludes et fugues (le 18), les Six poésies de Marina Tsvetaëva (le 19) ainsi que les Onze poèmes populaires juifs (le 25) au Grand Théâtre de Provence.


Créé en 1930 à Saint-Pétersbourg sur un livret de Gyorgy Yonin, Alexander Preys, et Yevgeny Zamyatin, d’après la nouvelle éponyme de Gogol, cet « opéra gai » a connu un purgatoire de quarante ans après l’échec de la première. Fort heureusement, depuis les années mil neuf cent soixante-dix, Le Nez a retrouvé ses quartiers de noblesse et sa place d’œuvre de premier plan. Cette satire onirique et débridée de la bureaucratie - de quoi déplaire souverainement à Staline - raconte l’histoire du major Kovaliov qui constate, en se réveillant, la disparition de son nez ; ce dernier prend une vie propre, empruntant divers aspects, dont celui d’un conseiller d’état, créant des situations cocasses, jusqu’à ce que l’appendice nasal, un beau matin, se retrouve à sa place, « entre les deux joues ». Musicalement, l’œuvre est audacieuse car elle est conçue contre tous les courants musicaux régnant à l’époque, du dodécaphonisme de Schönberg au néo-classicisme de Stravinski.


Le Festival d’Aix-en-Provence, en partenariat avec l’Opéra de Lyon, reprend la production du Met de New York de mars 2011 due au talentueux Sud-Africain William Kentridge qui signe une mise en scène très inspirée. Dès le prologue, le spectateur est pris dans un tourbillon d’énergie et les dix tableaux s’enchaînent avec une aisance et une lisibilité confondantes. Pas un seul temps mort ni le moindre moment d’ennui. Drôle, grinçant parfois, sarcastique à souhait, ce Nez peut s’enorgueillir de qualités indiscutables : décors et costumes inventifs, vidéo-projections d’extraits de films d’archives qui évoquent les images « retouchées » pour les besoins de la propagande soviétique, comme le visage de Kovaliov privé de son nez.



(© Pascal Victor/Artcomart)



Ce tourbillon d’énergie est aussi dans la fosse d’orchestre. Le Japonais Kazushi Ono aborde cette magnifique partition avec un enthousiasme contagieux, variant les nombreux climats et les mille couleurs avec subtilité. Les musiciens de l’Opéra de Lyon ont décidément bien de la chance d’avoir à leur tête un chef aussi talentueux. Presque tous les rôles sont tenus par de très bons chanteurs russes, biélorusses, ukrainiens, ou géorgiens. Ceux venus d’Ecosse, du Pays de Galle, ou des États-Unis ont bien sûr plus de difficultés avec la langue et cela s’entend. De cette excellente distribution on saluera plus particulièrement l’irrésistible baryton Albert Schagidullin dans le rôle de Kovaliov, le savoureux barbier de Vladimir Ognovenko, la pétulante Madame Podtotchina de la mezzo-soprano Margarita Nekrasova, et la drolatique vendeuse de bretzels et femme du barbier de l’Américaine Claudia Waite.


Cette nouvelle production est justement ovationnée. Elle sera donnée à l’Opéra de Lyon en octobre 2011. Là, c'est le public lyonnais qui a de la chance.


Le site du Festival d’Aix-en-Provence
Le site de l’Opéra de Lyon



Christian Dalzon

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com