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Ohana/Falla

Metz
Salle de l’Arsenal
10/21/1999 -  
Manuel de Falla : L’Amour sorcier
Maurice Ohana : In Dark an Blue, Concerto n°2 pour violoncelle, Le Livre des Prodiges, Concerto pour grand orchestre

Sylvie Sullé (mezzo-soprano), Sonia Wieder-Atherton (violoncelle)
Orchestre Philharmonique du Luxembourg, Arturo Tamayo (direction)

Réunir dans un même programme Manuel de Falla et Maurice Ohana est tout ce qu’il y a de plus naturel quand on sait que la musique du compositeur français d’origine andalouse, puise ses sources dans la tradition ibérique.

Les treize épisodes enchaînés de L’Amour sorcier relatent la légende de l’amant mort dont le spectre surgit à chaque fois qu’un autre tente de prendre sa place. Malgré quelques beaux moments de sensualité, qui nous permettent de savourer les timbres chaleureux de la petite harmonie et de la mezzo Sylvie Sullé, la lecture globale ne parvient pas à rendre l’atmosphère de sorcellerie du livret, les cordes notamment restant trop appliquées dans les passages spectaculaires.

L’intérêt allait crescendo avec le concerto In Dark an Blue, composé en 1990 et dédié à Rostropovitch. Des épisodes lents et rapides alternent avant de glisser vers le blues central auquel le titre fait allusion. Le violoncelle de Sonia Wieder-Atherton chante de manière extraordinaire, et fusionne admirablement avec les timbres de l’orchestre.

Le plus passionnant restait encore à venir : le coup de génie de Maurice Ohana dans Le Livre des Prodiges c’est d’avoir osé répéter à l’infini, sans jamais lasser, des thèmes dont les éléments rythmiques et harmoniques demeurent instantanément reconnaissables (à mille lieues des préoccupations dodécaphonistes). De longues tenues où les timbres se combinent, et évoluent peu à peu, contribuent au caractère quasi hypnotique de l’oeuvre. Mentionnons l’excellence de l’acoustique qui souligne tous les effets de spatialisation gauche – droite, ainsi que des jeux sur la profondeur. Tamayo, en habitué de la musique d’Ohana qu’il a plusieurs fois enregistré, conduit l’orchestre avec aisance.

Une belle occasion pour redécouvrir un compositeur si peu joué, et qui aurait peut-être mérité des applaudissements plus enthousiastes du public.




Dimitri Finker

 

 

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