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Lille joyeuse

Lille
Théâtre du Nord
06/19/2011 -  
Frédéric Chopin : Barcarolle, opus 60 – Sonate n° 3, opus 58 – Impromptu n° 3, opus 51
Alexandre Scriabine : Valse, opus 38
Claude Debussy : La plus que lente
Franz Liszt : Méphisto-Valse n° 1

Evgeni Bozhanov (piano)


E. Bozhanov


L’un des atouts de la programmation de «Lille Piano(s) Festival» est la découverte de jeunes talents. Ainsi d’Evgeni Bozhanov (né en 1984), qui se présente avec un palmarès respectable devant les spectateurs venus nombreux pour l’entendre au Théâtre du Nord: finaliste au concours Van Cliburn (2009) et deuxième au concours Reine Elisabeth (2010), il a également remporté le quatrième prix au dernier concours Chopin (2010). C’est d’ailleurs au compositeur polonais qu’il a récemment consacré un disque fort remarqué (Fuga Libera), dont il reprend l’essentiel à l’occasion de ce récital.


Dès la Barcarolle (1843), il imprime sa marque avec autorité, osant des contrastes, questionnant le texte, faisant ressortir les articulations et changements de climat. Désarçonnant une partie du public en ne respectant pas l’ordre indiqué par la feuille volante remise à l’entrée, il enchaîne sur une Troisième Sonate (1844) tout aussi radicale et imprévisible. Usant de son aisance et de son brio mais aussi de sa richesse de toucher et de sonorité, il oppose fortement, dans l’Allegro maestoso initial, le caractère velléitaire du premier thème et le bel canto du second, et parcourt le Scherzo à une vitesse vertigineuse. Très personnel, assurément viril, animé de grands gestes spectaculaires, d’une bravoure lisztienne (Finale), parfois même presque tapageur, son jeu maîtrise néanmoins à la perfection le legato et le cantabile du Largo. Et son Chopin est tout aussi iconoclaste, athlétique et sujet à de subites embardées dans le Troisième Impromptu (1842).


Ouvrant une série de trois valses plus ou moins atypiques, la Valse en la bémol (1903) de Scriabine demeure dans l’univers de Chopin et Bozhanov n’hésite pas non plus à y donner du muscle. La plus que lente (1910) de Debussy, au moins aussi fantasque que langoureuse, est suivie d’une Première Méphisto-Valse (1860) de Liszt qui griffe, ébouriffe et ricane: après s’être considérablement alanguie dans la partie centrale, cette démonstration de grand piano s’achève en feu d’artifice, le Bulgare bondissant de son tabouret aussitôt après avoir asséné la dernière note. Mais il revient illico pour un bis, L’Isle joyeuse (1904) de Debussy, énergique, vive et haute en couleur, qui ne peut que rendre Lille joyeuse.



Simon Corley

 

 

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