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Rinaldo à l'ancienne

Lausanne
Salle Métropole
05/20/2011 -  et 22, 25*, 27 mai 2011
Georg Friedrich Haendel: Rinaldo

Max Emanuel Cencic (Rinaldo), Bénédicte Tauran (Armida), Lenneke Ruiten (Almirena), Riccardo Novaro (Argante), Yuri Minenko (Eustazio), Xavier Sabata (Goffredo), Maarten Engeltjes (Mago Cristiano), Nathalie Constantin (Sirena/Donna), Carole Meyer (Sirena), Aurélien Reymond (Un araldo)
Orchestre de Chambre de Lausanne, Diego Fasolis (direction musicale)
Louise Moaty (mise en scène), Françoise Denieau (chorégraphie), Adeline Caron (décors), Alain Blanchot (costumes), Christophe Naillet (lumières)


M. E. Cencic (© Marc Vanappelghem)


Une scène éclairée par une enfilade de bougies à la flamme vacillante, une atmosphère de clair-obscur chargée de mystère, une magicienne descendant des cintres sur un char tiré par un dragon à la gueule fumante dans un bruit de tonnerre assourdissant, de longs troncs d'arbres laissant entrevoir une forêt sombre et enchantée, renfermant mille et un sortilèges, sorte de parcours initiatique, un long tissu ondoyant pour donner forme aux vagues… Tout a participé de la féerie dans ce Rinaldo qui a clos en beauté la saison de l'Opéra de Lausanne. Jusqu'aux poses des chanteurs – le plus souvent immobiles sur le devant du plateau – avec leurs gestes maniérés, à la limite de la caricature, soulignant pratiquement chaque mot du livret. Jusqu’ici assistante de Benjamin Lazar, Louise Moaty a signé sa première mise en scène en solo, réussissant brillamment son pari de reconstituer les conditions de représentation à l'ancienne, en mettant l'accent sur une gestuelle baroque fort complexe.


Et lorsque l'enchantement visuel est complété par la splendeur vocale, le bonheur du spectateur est complet. Car qui pourrait résister au Rinaldo superlatif de Max Emanuel Cencic? Sa voix est agile et puissante à la fois, capable d'affronter avec brio les périlleuses vocalises du rôle mais aussi de donner corps à la vaillance du héros. En gagnant en consistance, elle a perdu son côté nasal et artificiel. C'est pourtant l'Almirena de Lenneke Ruiten qui a offert le moment fort du spectacle, le célébrissime Lascia ch'io pianga magnifique d'intensité et d'émotion, sans parler des nuances et des ornements. Trois autres contre-ténors (Yuri Minenko, Xavier Sabata et Maarten Engeltjes) ont complété cette distribution de haut vol, faisant dire à certains qu’après Giulio Cesare et Faramondo et dans l’attente de Farnace la saison prochaine, Lausanne était en passe de devenir la capitale des contre-ténors. Devant un tel déferlement de notes stratosphériques, l'Argante sonore de Riccardo Novaro a convaincu. Seul bémol: l'Armida de Bénédicte Tauran, particulièrement mise à mal par les vocalises de son premier air. Peu à l'aise dans les aigus, elle n’a pu conférer à la magicienne l'aplomb que lui confère son pouvoir. Dommage, car cette jeune interprète prometteuse avait convaincu jusqu'ici, tant à Genève qu'à Lausanne. Spécialiste du baroque, le chef Diego Fasolis était parfaitement dans son élément dans ce répertoire, ciselant la partition en orfèvre et y imprimant des pulsations rythmiques contrastées, à la tête d'un Orchestre de Chambre de Lausanne au style impeccable et au sein duquel la basse continue a fait forte impression.



Claudio Poloni

 

 

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