About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Respect

Paris
Salle Pleyel
06/23/1998 -  
Franz Liszt : Nuages gris, Richard Wagner. Venezia, La lugubre Gondola, Unstern
Robert Schumann : Davidsbündlertänze, Sonate n° 3, op. 14 (Concert sans orchestre)
Frédéric Chopin : Fantaisie op. 49, Berceuse op. 57, Scherzo op. 39

Maurizio Pollini (piano)

Le concert de ce soir s’ouvrait sur des pièces de Liszt très sombres, habitées d’obsessions dans le grave du piano qui se font éclats dans le registre aigu, pièces au pouvoir hypnotique. Le pianiste y montra une impressionnante maîtrise du temps et du silence, jusque dans les ruptures brutales qu’il impose à la résonance par le lever de pédale, ruptures qui rappellent que la musique s’écrit sur fond de silence - ces pièces de Liszt sont un jeu avec le silence et l’écho. Les danses de Schumann furent l’occasion d’apprécier les qualités techniques de l’interprète. Son jeu est d’une musicalité subtile, quel que soit le degré de virtuosité de la pièce. Sa sonorité dense est très différenciée : elle souligne les différents niveaux de l’écriture du compositeur, les différents plans qui constituent l’harmonie. Le pianiste est également superbe dans les pièces de Chopin. Son jeu coule comme de source, fluide et consistant à la fois.

La densité du jeu répond ici à celle du programme. Tandis que l’attitude du pianiste est retenue, presque distante, son jeu est bouillonnant, perpétuellement inventif. Les moments d’euphorie explosent, les méditations envoûtent. L’instrument n’est jamais brusqué - la musique se fait dans la diversité des touchers invoqués, dans l’ampleur et la fermeté du geste. Il paraît s’instaurer comme une relation de respect de l’interprète à la partition et à l’instrument. Il est le médiateur miraculeux qui fait chanter l’une par l’autre. Une telle discrétion explique probablement que perdure le mythe injustifié d’un jeu froid et sec et que soit difficilement accordée à Maurizio Pollini la place qu’il mérite parmi les plus grands de ce siècle.



Gaëlle Plasseraud

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com