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Des années folles à Ginastera

Paris
Guyancourt (Ferme de Bel Ebat)
04/30/2011 -  et 3 (Coignières), 4 (Paris), 5 (Saint-Cloud), 7 (Bailly-Romainvilliers) mai 2011
Darius Milhaud : Le Bœuf sur le toit, opus 58
Francis Poulenc : Aubade
Arthur Honegger : Concertino pour piano, H. 55
Alberto Ginastera : Variaciones concertantes, opus 23

Claire-Marie Le Guay (piano)
Orchestre national d’Ile-de-France, Christophe Mangou (direction)


C.-M. Le Guay (© Thierry Cohen)


Sous le titre «Années folles», l’Orchestre national d’Ile-de-France présente à cinq reprises dans la région un programme rendant hommage aux trois plus célèbres membres du Groupe des six – tant pis pour Auric, Durey et Tailleferre. Emblématique de cette période, Le Bœuf sur le toit (1919), sur un argument de Cocteau et dans des décors de Dufy, ne pétille cependant guère et manque de liant sous la baguette carrée de Christophe Mangou (né en 1976) qui, s’il s’efforce de faire ressortir les voix secondaires, pâtit il est vrai de l’acoustique très sèche de la Ferme de Bel Ebat, au cœur du vieux village de Guyancourt, qui jette en outre une lumière crue sur les faiblesses des cordes.


«Années folles», encore, et une autre musique inspirée par la danse, Aubade (1930), mais qui regarde quant à elle vers le classicisme: le «concerto chorégraphique» de Poulenc souffre moins de la sécheresse ambiante, avec l’excellente Claire-Marie Le Guay (née en 1974) en soliste, qui revient après l’entracte pour le trop rare Concertino (1924) de Honegger. «Années folles», toujours, musiques américaines comme chez Milhaud, mais si au même moment que Rhapsody in Blue et L’Enfant et les Sortilèges, ces trois brefs mouvements enchaînés s’inspirent du jazz, il s’y mêle, comme dans La Création du monde, de solides références néobaroques qui sont également la marque de ce temps-là: pas une note de trop, un petit bijou de légèreté et d’humour mais aussi de poésie, qui soutient sans peine la comparaison avec le Concerto ou le Capriccio de Stravinski.


Plus d’années folles, plus de danse, plus de jazz pour conclure, mais peu importe, car Alberto Ginastera (1916-1983), bien que l’égal des plus grands Latino-Américains (Camargo Guarnieri, Chávez, Revueltas, Villa-Lobos), n’a pas encore acquis la place qui devrait lui revenir dans les programmes de concerts. L’Orchestre national d’Ile-de-France, dont les solistes s’apprêtent à donner le Premier Quatuor (et le Dix-septième de Villa-Lobos) le 9 mai prochain à l’auditorium Saint-Germain, a choisi les Variations concertantes, déjà à l’affiche de l’Orchestre de Paris en mars 2009. La partition adopte une forme sui generis, même si son principe s’apparente à celui des Variations sur un thème de Purcell de Britten ou des Métaboles de Dutilleux: les différentes sections (thème, interludes et variations, rondo final), comme un petit concerto pour orchestre, mettent successivement en valeur les différents solistes, depuis le thème (violoncelle et harpe solos) jusqu’aux variations (flûte, clarinette, hautbois et basson, trompette et trombone, alto, violon, cor, contrebasse). Quant à la «variation finale en forme de rondo», elle éclate d’une revigorante santé où l’on reconnaît l’énergie communicative du compositeur d’Estancia: si la verve du premier violon solo, Alexis Cardenas, est admirable, les soli ne sont pas tous à la fête, mais Christophe Mangou et les musiciens n’en offrent pas moins une interprétation très convaincante de l’œuvre.


Le site de Christophe Mangou



Simon Corley

 

 

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