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Demi-mesures Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/28/1998 -
Nicolaï Rimski-Korsakov : Ouverture de Kitège
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n°3 op. 30
Edward Elgar : Variations sur un thème original " Enigma " op. 36
Yefim Bronfman (piano), Orchestre National de France, Yuri Temirkanov (direction) Le programme de ce soir réunit trois oeuvres, composées à la charnière des XIXème et XXème siècles, aux caractéristiques très diverses. Tandis que l’oeuvre de Rimski-Korsakov place au premier plan une orchestration subtile et toute de perspectives, le concerto de Rachmaninov fait la part belle à la virtuosité du soliste qui entraîne l’orchestre à sa suite. Les Variations d’Elgar trouvent le juste milieu entre une orchestration tantôt massive, tantôt proche de la musique de chambre, ponctuée de belles interventions solistes.
Encadré par l’Ouverture de Kitège de Rimski-Korsakov, moment où la finesse et la clarté de la sonorité du National était très à propos, et les Variations " Enigma " d’Elgar, dans lesquelles s’exprimèrent la générosité de Yuri Temirkanov, ainsi que la qualité des chefs de pupitres du National, l’imposant Troisième Concerto pour piano de Rachmaninov constituait la pièce maîtresse du programme, servi par le pianiste Yefim Bronfman. Ici encore, orchestre, chef et soliste firent la preuve de leurs qualités techniques et artistiques. On regrettera cependant un certain prosaïsme, une presque constante demi-mesure. Le pianiste joue l’écrit de la partition - crescendos et decrescendos sont très bien rendus, les difficultés techniques paraissent aisément surmontées - il ne joue pas son souffle. Il manque à l’exécution de réelles envolées, de réels dépassements, il lui manque la continuité d’un geste qui écrive le temps.
Gaëlle Plasseraud
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