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Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/07/2011 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 3, opus 37
Richard Strauss : Der Rosenkavalier, opus 59 (Grande suite)
Maurice Ravel : La Valse

Jean-Efflam Bavouzet (piano)
Orchestre national de France, Daniele Gatti (direction)


J.-E. Bavouzet (© Paul Mitchell)


L’Orchestre national de France s’apprête à partir pour une tournée en tournée en Amérique du Nord, du 10 au 17 avril, en compagnie de Jean-Efflam Bavouzet qui interprétera, en alternance avec le Concerto en sol de Ravel qu’il a donné avec le Philharmonique de Radio France en novembre dernier salle Pleyel, le Troisième Concerto (1803) de Beethoven.


Alors que certains cherchent, Bavouzet, lui, trouve. Et il trouve ce qu’il y a de plus difficile dans ces pages pour le moins rabâchées – on pourra les réentendre dès le 10 avril à l’Opéra Comique sous les doigts de Jean-François Heisser: le naturel, l’évidence, sans pour autant se contenter d’une sage lecture de la partition. Car son classicisme, pour objectif qu’il soit, égaye discrètement l’Allegro con brio initial de fantaisie et de tendresse, autant de subtiles nuances résultant d’un toucher de rêve et d’un jeu à la fois clair et dense, que de menus accrocs ne parviennent pas à menacer sérieusement. Tout en évitant les débordements romantiques, sinon dans la cadence, il ne se refuse pas un léger rubato et, bien que le Steinway soit placé très en avant de la scène, il s’efforce d’engager le dialogue avec un orchestre plus attentif que motivé. Le Largo, d’une pudeur qui laisse discrètement affleurer l’expression, contraste avec un Rondo final libérant la tension, volontiers mordant et espiègle. Pas de bis: a-t-il jugé que le public ne le méritait pas? On ne souvient pas en effet d’avoir souffert d’une accumulation aussi inconvenante d’indiscipline, au-delà des toux et froissements de papier usuels: flashes, grincements de fauteuils et claquements de portes, culminant, entre les deux premiers mouvements, dans un brouhaha qui, devant un soliste aussi désolé que fataliste, suscite un regard légitimement courroucé du chef.


La suite de ce bref concert, associant deux des œuvres que le National présentera également au Canada et aux Etats-Unis, permet ainsi à l’orchestre et à son directeur musical, Daniel Gatti, de procéder à un ultime bilan avant leur traversée de l’Atlantique. Le rapprochement de la Grande suite du «Chevalier à la rose» (1910/1945) de Strauss (choix plus original qu’un traditionnel poème symphonique) et de La Valse (1920) de Ravel (incontournable pour une phalange française en tournée), séparées de dix ans seulement mais, surtout, par un sanglant conflit, est opportun, marquant le passage de l’apothéose de la valse à sa dislocation. Mais il se révèle fâcheusement identique à un programme déjà offert en mars 2009 par les mêmes en ce même lieu. Et, en un peu plus de deux ans, le sentiment, oscillant entre l’ennui et l’exaspération, n’est hélas pas celui d’un progrès, malgré les qualités individuelles toujours remarquables des musiciens, par exemple la trompette solo de Marc Bauer: lent, trop souvent éteint, lourd, fade et peu inspiré, le résultat satisfait cependant le public du Théâtre des Champs-Elysées. Il reste à espérer sincèrement qu’il enthousiasmera celui de Montréal, Ottawa, Chicago, Philadelphie puis New York.


Le blog de Jean-Efflam Bavouzet



Simon Corley

 

 

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