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Comédie Française
04/02/2011 -  jusqu’au 19 juillet 2011
Bertolt Brecht/Kurt Weil : L’Opéra de quat’sous
Thierry Hancisse (Makie Messer), Léonie Simaga (Polly Peachum), Bruno Rafaelli (Jonathan Peachum), Véronique Vella (Celia Peachum), Laurent Natrella (Tiger Brown), Marie-Sophie Ferdane (Lucy), Sylvia Bergé (Jenny la Bordelière), …
Bruno Fontaine (direction musicale)
Laurent Pelly (mise en scène)


L. Simaga, T. Hancisse (© Brigitte Enguérand)


La Comédie Française avait déjà joué Brecht, mais pas son œuvre la plus connue, peut être la plus universelle, L’Opéra de quat’sous (1928). Un défi de taille car les chansons et les chœurs écrits par Kurt Weill ne sont pas à la portée du premier acteur de théâtre venu. Mais la troupe du Français s’en tire admirablement, avec une mention spéciale à Léonie Simaga, touchante Polly Peachum. Dans la fosse, Bruno Fontaine dirige avec entrain ses musiciens, même si l’on aimerait plus d’âpreté. Tiré de L’Opéra des gueux de John Gay (The Beggar Opera, 1728), ce théâtre musical (d’un peu plus de trois heures dont une heure de chant) trace le sombre tableau de l’âme humaine entre un exploiteur de mendiants, un bandit de grand chemin, un chef de police corrompu, des prostituées. « De quoi vit l’homme ? De l’exploitation de l’homme » beugle un Mackie Messer (admirable Thierry Hancisse) halluciné. Le metteur en scène Laurent Pelly, un des plus doués de sa génération, dont on a pu apprécier le talent dans La Belle Hélène d’Offenbach au Châtelet ou Platée de Rameau à Garnier, entre autres, joue la carte du théâtre comme machine, dont les rouages sont montrés au public avec des changements de décors à vue, où les éléments de décor évoluent devant les murs nus de la cage de scène. Son sens des situations et son inventivité font merveille et nous valent des scènes d’anthologies (la rencontre Polly-Lucy à la prison, le lupanar, avec une Sylvia Bergé impériale). Le texte n’a pas pris une ride, fatigué de sa vie de bandit, Mackie Messer veut devenir banquier, « Qu’est-ce que le cambriolage d'une banque, comparé à la fondation d'une banque ? ». A côté de la Fondation Jacques Toja (ancien pensionnaire puis administrateur de la troupe), le principal sponsor est la Société Générale Private Banking, si les banquiers se mettent à avoir le sens de l’autodérision… Vraiment une soirée extraordinaire.

Le site de la Comédie Française


Philippe Herlin

 

 

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