About us / Contact

The Classical Music Network

Tourcoing

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Comment Tourcoing monte L’Echelle de soie

Tourcoing
Théâtre municipal
04/03/2011 -  et 5, 8 (Tourcoing), 10 (Valenciennes), 26 (Paris) avril 2011
Gioachino Rossini : La scala di seta
Ruth Rosique (Giulia), Juan-Antonio Sanabria (Dorvil), Leonardo de Lisi (Dormont), Hjördis Thébault (Lucilla), Pierre-Yves Pruvot (Germano), Ugo Guagliardo (Blansac), Juliette Barry (comédienne)
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire (direction)
Christian Schiaretti (mise en scène), Renaud de Fontainieu (scénographie), Annika Nilsson (costumes), Julia Grand (lumières), Nathalie Charbaud (maquillage, coiffures)




Actif depuis trente ans, l’Atelier lyrique de Tourcoing concocte chaque saison une programmation qui traduit la curiosité et l’audace de Jean-Claude Malgoire qu’il n’est plus nécessaire de présenter. L’Echelle de soie (1812) de Rossini en constitue un bel exemple : si l’Ouverture bénéficie d’une incontestable notoriété, cet ouvrage de jeunesse est-il si souvent représenté que cela ? Le Théâtre municipal héberge pour trois représentations une reprise d’une production datant de 2001. Ne voyant aucun arrière-plan psychologique, politique et social à cette histoire de mariage secret et d’amours contrariées, Christian Schiaretti propose un spectacle simple et limpide qui s’inscrit dans un décor unique mais figé (mobilier bourgeois, costumes anciens). L’humour constitue une pièce maîtresse mais le metteur en scène n’en abuse pas et évite de le rendre trop puéril, gras ou vulgaire. Sans doute la production suscite-t-elle davantage le sourire que le rire mais, plus douce que piquante, la sauce ne tarde pas à prendre grâce à des personnages correctement caractérisés et des récitatifs enlevés. Les spectateurs s’amusent quand Dormont montre à la fin que l’échelle en question consiste en un assemblage savant de sous-vêtements féminins. Sans prétention mais efficace.



(© Danielle Pierre)


D’une moyenne d’âge peu élevée, la distribution concilie chant et comédie avec félicité. Si Ruth Rosique croque une ravissante Giulia et prend garde à sa ligne vocale, Hjördis Thébault (Lucilla) se distingue davantage : timbre avenant, aisance certaine, verve comique. Les messieurs, plus nombreux, offrent autant de satisfaction à commencer par le truculent Pierre-Yves Pruvot (Germano) qui, à en croire l’applaudimètre, possède son fan-club dans la salle : le baryton livre une prestation rodée qui procure autant de plaisir à voir qu’à entendre. Eux-aussi engagés, les deux ténors, Juan Antonio Sanabria (Dorvil) et Leonardo de Lisi (Dormont), s’imposent sans rencontrer de difficultés tandis que Ugo Guagliardo, qui a sans doute appris beaucoup de spécialistes comme Enzo Dara et Alberto Zedda, campe un Blansac tantôt fier, tantôt drôle. Fondée en 1966, ce qui ne rajeunit personne, La Grande Ecurie et la Chambre du Roy anime cette farsa comica avec vigueur mais, malgré des tempi pas trop prestes, les musiciens n’affichent pas une précision à toute épreuve, les vents en particulier, tandis que les cordes, plus mates que scintillantes, manquent de rondeur. Mais le public, qui en redemande, applaudit chaleureusement toute l’équipe, Jean-Claude Malgoire attaquant de bon cœur les ultimes mesures à chaque fois qu’un chanteur vient saluer.


Le site de l’Atelier lyrique de Tourcoing



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com