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Changement dans la continuité Paris
Musée national de la marine
03/14/2011 -
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor n° 22, K. 589
Robert Schumann : Quatuor n° 1, opus 41 n° 1
Quatuor Bagatelles: Mattia Sanguineti, Stéphane Guiocheau (violon), Béatrice Nachin (alto), Honorine Schaeffer (violoncelle)
Le Quatuor Bagatelles
Il est assez fréquent que la composition d’un quatuor à cordes évolue, parfois même substantiellement, sans pour autant qu’il change de nom. Avec le Quatuor Bagatelles, c’est exactement l’inverse: bien qu’ayant conservé tous ses membres, un imbroglio l’a contraint à changer de nom. Constitué en septembre 2008 au Conservatoire national supérieur de musique (CNSM) de Paris sous le nom de Quatuor Raphaël, il a en effet dû tirer les conséquences de la notoriété acquise par un autre Quatuor Raphaël, né peu de temps après et vainqueur du deuxième prix au Concours de Bordeaux en 2010.
Si sa nouvelle dénomination fait notamment référence à Webern, il a choisi, dans le cadre des désormais traditionnels lundis du Musée national de la marine, un programme associant Mozart et Schumann, qui laisse une impression globale nettement plus satisfaisante que sa prestation de mai 2010 à l’hôtel de Soubise. Adoptant une disposition peu courante – les deux violons encadrant le violoncelle (à gauche) et l’alto (à droite) – les jeunes musiciens, élèves de Marc Coppey dans sa classe de quatuor à cordes au CNSM, s’approprient le Vingt-deuxième Quatuor (1790), deuxième des trois «Prussiens», avec un naturel et une fluidité remarquables. Malgré quelques problèmes d’intonation et dans une acoustique excessivement réverbérée ne contribuant guère à l’individualisation des voix, le Menuet est abordé avec vivacité, et même ardeur, et l’Allegro assai final est animé par un élan radieux.
Leurs affinités avec le Premier Quatuor (1842) de Schumann sont peut-être encore plus remarquables: Allegro initial énergique, particulièrement dans le développement, Scherzo incisif et de caractère fantastique, Adagio chaleureux et généreux, Presto final agile et puissant. Joli bis, les Crisantemi (1890) de Puccini, comme encore nimbés de rêverie schumannienne. Le Quatuor Bagatelles reprendra le même programme, augmenté du Septième Quatuor de Bacri, le 26 mars prochain dans le cadre des concerts de «Jeunes talents» aux Archives nationales. Quant au prochain concert au Musée de la marine, il permettra d’entendre le 28 mars trois lauréats de la Fondation d’entreprise Banque Populaire: la flûtiste Virginie Reibel, l’altiste Jérémy Pasquier et la harpiste Anneleen Lenaerts.
Simon Corley
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