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Bartok - Beethoven : 1 à 0

Toulouse
Halle aux Grains
05/07/1998 -  
Ludwig van Beethoven : Triple concerto op. 56
Béla Bartok : Le Château de Barbe Bleue

Virginie Robillard (violon), Valérie Aimard (violoncelle), Claire-Marie
Le Guay (piano)
Eva Marton (Judith), Laszlo Polgar (Barbe Bleue)
Orchestre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson (direction)

Inutile de chercher quelle pouvait être la cohérence d'un tel programme, il n'y en avait pas d'autre que la juxtaposition de deux oeuvres célèbres censées attirer le public. Sur ce point en tout cas la mission était remplie car, au moins pour la première partie, la salle de la Halle aux Grains était pleine. L'oeuvre de Beethoven qui, il est vrai, n'est pas sa plus personnelle été la plus mal servie. Sur un tempo pour jogging d'après-repas dominical, Michel Plasson a dévidé consciencieusement un discours musical flasque : cordes molles, attaques floues et décalage assuré à la moindre tentative des solistes pour imposer un peu plus de nervosité. Englués dans l'avachissement général, le trio ne s'est pas spécialement fait remarquer, même si un vague sursaut dans la dernière partie du final a permis à chacun de récolter des applaudissements nourris. Quelques spectateurs avaient quitté la salle pour la seconde partie (d'autres le firent durant le concert, et fort bruyamment) et pourtant chef et orchestre se montrèrent sous un jour autrement flatteur. Malgré un prologue lu sur le ton d'une pièce de patronage, le chef toulousain n'eut aucun mal à installer l'atmosphère d'étrangeté et de mystère oppressant voulue par le compositeur. L'orchestre fit montre d'une belle cohésion et sa puissance lors de l'ouverture de la cinquième porte fut vraiment impressionnante. Toulouse avait de plus la chance d'accueillir deux chanteurs hongrois de premier plan, Laszlo Polgar et surtout Eva Marton, wagnérienne fameuse et plus célèbre Turandot des années 80. Le premier fut un Barbe Bleue très bien chantant mais peut-être trop statique pour composer vraiment un personnage, même dans une version de concert. Il faut dire qu'Eva Marton, elle, n'hésita pas à jouer vraiment son rôle, tour à tour véhémente et effrayée, et que la voix, un peu longue à se chauffer, ne portait nullement trace de l'usure que l'on pouvait craindre. Après Zemlinsky, Michel Plasson confirme ses qualités dans ce répertoire qui lui va idéalement et qu'il aurait tout intérêt à approfondir. Pourquoi, par exemple, ne pas monter ce Barbe Bleue sur scène ? Déplorons cependant la fausse bonne idée de donner la traduction du livret dans le programme et de laisser la lumière allumée pendant le concert pour permettre à chacun de pouvoir suivre l'action. C'était compter sur la discrétion et la politesse qui ne sont pas les vertus cardinales du public toulousain. Résultat, chacun se croyant à l'entracte, ce ne furent que chuchotis et bruissements de programmes froissés, avec un peu de Bartok en musique de fond. Cette attitude tendant malheureusement à se généraliser chaque fois qu'un texte quelconque est donné à lire, il serait bon que l'administration du Capitole précise aux spectateurs que ce n'est pas à eux de faire la sonorisation du concert...



Laurent Marty

 

 

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