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La mer, la mer, toujours recommencée Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 03/12/2011 - Claude Debussy : Prélude à l’après-midi d’un faune
Ralph Vaughan Williams : A Sea Symphony Anja Van Engeland (soprano), Thomas Bauer (baryton)
Brussels Choral Society, Philharmonischer Chor Köln, Horst Meinardus (chef des chœurs), Ensemble orchestral de Bruxelles, Eric Delson (direction)
Brussels Choral Society
Réunissant depuis 1994 des musiciens professionnels et des jeunes diplômés de conservatoires de Belgique, l’Ensemble orchestral de Bruxelles se produit de temps à autre au Palais des Beaux-Arts de la capitale. Le concert de ce samedi soir présente un réel intérêt puisque que le programme comporte la Sea Symphony (1910) de Ralph Vaughan Williams, première d’un corpus de neuf symphonies peu exécutées, du moins en dehors de la Grande-Bretagne, ce qui constitue une injustice criante s’agissant d’un des plus grands symphonistes du XXe siècle. Cet ouvrage sur un texte de Walt Whitman a été créé quelques semaines avant la Huitième Symphonie de Mahler et nécessite, comme cette dernière, mais malgré tout dans une moindre mesure, un imposant effectif qu’il n’est jamais aisé de rassembler : un orchestre considérable, une soprano, un baryton ainsi qu’un important chœur mixte, sollicité en permanence, en l’occurrence le Brussels Choral Society (fondé en 1979 et sous le haut patronage de la Princesse Claire) et que vient renforcer le Chœur philharmonique de Cologne actuellement dirigé par Horst Meinardus.
Directeur musical du Brussels Choral Society depuis 2002, Eric Delson traduit fidèlement le caractère et le climat des quatre mouvements de cette fresque épique dont les titres invitent au voyage et à la rêverie (« A Song for All Seas, All Ships », « On the Beach at Night Alone », « The Waves » et « The Explorers »). Suffisamment vivante, contrastée et évocatrice, l’interprétation va de l’exaltation à la méditation en passant par la contemplation et ceci sans baisse de tension notable malgré quelques longueurs que le compositeur évitera dans les symphonies suivantes. Les instrumentistes rendent justice à l’écriture orchestrale, approfondie avec Ravel, tandis que les chœurs assurent l’ossature de ces soixante-dix minutes de musique avec expression, puissance et nuances. Le malaise ressenti par un de ses membres en cours d’exécution ne reflète donc pas l’excellente santé témoignée par les deux formations associées à cette occasion. Anja Van Engeland – cela ne s’invente pas – et Thomas Bauer assurent leur partie avec probité si ce n’est que ce dernier rencontre quelques difficultés à s’imposer dans les tutti.
Afin de porter la soirée à une durée suffisante, une œuvre a été retenue en guise de préambule. La Mer de Claude Debussy ? Non, et encore moins, malheureusement, The Sea de Frank Bridge, quasiment contemporain de la Sea Symphony, mais le Prélude à l’après-midi d’un faune (1892-1894), déployé avec assez de fluidité mais plus appliqué que suggestif. L’orchestre démontre son réel savoir-faire, en particulier les bois, mais quelques petites imprécisions dans la mise en place doivent être signalées.
Le site de l’Ensemble orchestral de Bruxelles
Le site du Brussels Choral Society
Le site du Philharmonischer Chor Köln
Sébastien Foucart
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