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Découvertes

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Victoria Hall
02/23/2011 -  et 24 février 2011
Richard Strauss: Macbeth, opus 23 – Don Juan, opus 20
Max Bruch: Concerto pour violon n° 1, opus 26 – Fantaisie écossaise, opus 46

Julia Fischer (violon)
Orchestre de la Suisse Romande, Marek Janowski (direction)


J. Fischer (© Decca/Uwe Arens)


Malgré les vacances scolaires genevoises, le Victoria Hall était plein et on pouvait voir à l’extérieur des mélomanes chercher des places, pancarte à la main, ce qui n’était pas arrivé de mémoire depuis la venue de Martha Argerich.


Ce n’est pas pour la possibilité d’entendre des raretés du répertoire que le public était venu en masse mais bien évidemment pour célébrer Julia Fischer qui malgré son jeune âge est la violoniste de référence de l’école allemande. Dés les premières mesures du Premier Concerto de Bruch, on comprend l’engouement du public : une sonorité chaude et douce, une technique solide mais dépourvue d’affectation, un phrasé très musical sans sentimentalité. Si des violonistes (et un certain pianiste chinois) peuvent être souvent accusés d’un certain narcissisme qui confine au cabotinage, c’est tout le contraire ici avec cette artiste qui met des moyens très réels dans le seul but de servir la musicalité de l’œuvre. Fischer est typiquement ce ces artistes qui sont à leur meilleur dans les mouvements lents, pleins de justesse, d’émotion et d’équilibre.


Ce programme avait pour caractéristique de mélanger des œuvres connues et moins connues. Il y a des similarités entre le Macbeth de Richard Strauss et son Don Juan, deux poèmes symphoniques compacts et dramatiques. Macbeth pèche peut-être par une présence un peu trop marquée du leitmotiv principal de l’ambition qui parcourt la pièce avec trop d’insistance mais que ce soit par l’orchestration ou l’aspect dramatique de l’œuvre, c’est du vrai Strauss qui mériterait d’être joué plus souvent. L’OSR qui n’avait jamais joué cette œuvre s’avère particulièrement attentif à son chef et les bois brillent malgré la difficulté d’un passage central particulièrement délicat. En seconde partie, le Don Juan déçoit quelque peu. Sans doute la longueur du programme n’a-t-elle pas permis d’y consacrer assez de répétitions, tant les cordes s’avèrent très prosaïques; alors que nous avons encore dans l’oreille le souvenir du violon de Fischer, le fait est que ce Don Juan manque de suavité.


Chef, orchestre et soliste sont bien plus en circonstance dans les œuvres de Bruch. Marek Janowski accompagne avec beaucoup de soin sa soliste avec qui il a déjà souvent travaillé. Il soigne les équilibres avec sa soliste et souligne plusieurs passages aux violoncelles dans le concerto qui sont parfois un peu oubliés. La flûte et la harpe ont droit à quelques solos exécutés avec brio. La Fantaisie écossaise met un certain temps à décoller, l’introduction aux cuivres n’ayant pas la subtilité du début du Premier Concerto et le finale pèche par un développement un peu mince. Mais dans les deux œuvres, Bruch sait faire si bien chanter le violon avec des mouvementes lents pleins de poésie dont les musiciens donnent toute la mesure.


Malgré la durée du programme, Julia Fischer offre à son public le Vingt-quatrième Caprice de Paganini présenté dans un français impeccable mais surtout, fait inhabituel, Marek Janowski revient sur scène saluer avec sa soliste et lui qui est toujours impassible et sévère esquisse enfin pour la première fois l’ébauche d’un sourire, voici qui résume bien l’esprit qui régnait ce mercredi au Victoria Hall.



Antoine Leboyer

 

 

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