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Semaine ravélienne

Paris
Salle Pleyel
02/25/2011 -  
Olivier Messiaen : Réveil des oiseaux
Maurice Ravel : Concerto pour la main gauche – La Valse
Paul Dukas : La Péri

Pierre-Laurent Aimard (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Fabien Gabel (direction)


F. Gabel (© Philippe Schlienger)


Remplaçant Myung-Whun Chung, souffrant, Fabien Gabel (né en 1975) a repris sans aucune modification un programme, court mais difficile, qui semblait taillé sur mesure pour son aîné: trompettiste de formation, vainqueur du concours Donatella Flick (2004), assistant au National puis à l’Orchestre symphonique de Londres, le chef français se voit ainsi offrir l’occasion de faire ses débuts avec l’Orchestre philharmonique de Radio France.


En décembre 2008, déjà en compagnie du Philhar’, Pierre-Laurent Aimard s’était imposé avec éclat et fantaisie dans Oiseaux exotiques de Messiaen. Antérieur de trois ans, Réveil des oiseaux (1953) ne permet peut-être pas un feu d’artifice comparable, mais le soliste, familier de l’univers du compositeur depuis son plus jeune âge, continue de fasciner tant il semble se mouvoir dans la partition comme dans un concerto de Mozart. Quant à l’orchestre, il aura sans doute apprécié la battue à la fois claire et sûre, quasi boulézienne, de Gabel, qui fait également régner une grande clarté dans le Concerto pour la main gauche (1930): ainsi dès les premières mesures, qui, au lieu de l’habituel grognement dans le grave, ressortent avec une parfaite netteté. Aimard, qui a récemment enregistré l’œuvre sous la direction de Boulez (Deutsche Grammophon), enchaîne quasi infailliblement ces deux pièces redoutablement exigeantes: si la sonorité reste somptueuse et le jeu d’une fluidité idéale, notamment dans la cadence, son Ravel n’en est pas moins déchiré et déchirant, en phase avec un accompagnement qui s’inscrit bien dans l’esprit tranchant et grinçant des années 1920.


Placée sous le signe de la danse, la seconde partie débute par La Péri (1910/1912), que Gabel avait déjà interprétée avec le National en mai 2008. Exceptionnellement propice à Dukas, la présente saison aura notamment permis d’entendre deux fois le «poème dansé», précédé de sa Fanfare, mais autant Paavo Järvi, pour la rentrée de l’Orchestre de Paris, avait paru plus cérébral qu’instinctif, autant Gabel fait briller avec une rutilance straussienne ce ballet contemporain de L’Oiseau de feu, de Daphnis et Chloé et de Jeux. Après l’Orchestre de Paris le mercredi et le jeudi, le Philhar’ poursuit le vendredi une semaine décidément ravélienne à Pleyel: même s’il sait tirer partie de la légèreté et de la souplesse d’un orchestre en grande forme, Gabel confère une forte intensité dramatique à la La Valse (1920), dont le parcours, depuis les sourdes basses initiales jusqu’à une péroraison apocalyptique portant la marque de la Première Guerre mondiale, évoque celui du Concerto donné en première partie.



Simon Corley

 

 

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