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Ravel et les hongrois Paris
Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique
04/25/1998 -
Zoltan Kodaly : Quatuor à cordes n° 2 op. 10
Maurice Ravel : Quatuor à cordes en fa majeur
Bela Bartok : Quatuor à cordes n° 1 op. 7, Sz. 40
Quatuor de Leipzig Le très intéressant cycle intitulé " Bartok, Kodaly, Enesco - Musiques pour cordes " s’achève sur ce concert, qui propose des quatuors de Kodaly, Ravel et Bartok. Le quatuor de Leipzig, formation relativement jeune réunissant d’anciens membres du Gewandhaus de Leipzig, nous en donne une prestation très vivante et musicale, bien qu’un peu sage. Leur jeu d’ensemble est impressionnant d’unité, le passage d’un thème, ou partie, d’une voix à l’autre, à travers un remarquable travail du timbre, amène des jeux de faux-semblants particulièrement enrichissants dans l’interprétation de ce type d’écriture. La disposition adoptée - l’alto se trouvant ici séparé des violons par le violoncelle -, de plus en plus fréquente chez les jeunes quatuors (le Quatuor Emerson l’adopte également) ne dessert pas un alto au timbre très puissant et timbré. La prestation est dans l’ensemble d’une tenue et d’une maîtrise imposantes. Le Quatuor de Leipzig parvient à nous faire saisir toutes les impulsions de l’écriture des compositeurs hongrois, son esprit généreux et jovial, le jeu délicat de ses dissonances. Ravel pourtant, dont la position médiane entre ces deux compositeurs très typés manquait de perspicacité, est un peu malmené : trop vibré, trop direct, manquant de discrétion, un peu germanisé. La démonstration de ses affinités avec les hongrois paraît ici un peu forcée. Le Quatuor de Leipzig, qui nous semble devoir régler quelques questions de style, est malgré tout une formation très mature et prometteuse.
Gaëlle Plasseraud
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