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Essentiellement ravélien

Paris
Salle Pleyel
02/23/2011 -  et 24 février 2011
Maurice Ravel : Alborada del gracioso – Shéhérazade – Rapsodie espagnole – Boléro
Béla Bartók : Concerto pour piano n° 2, sz. 95

Nora Gubisch (mezzo), Boris Berezovsky (piano)
Orchestre de Paris, Josep Pons (direction)


J. Pons (© Rafa Martin)


Avec cette soirée essentiellement ravélienne, l’Orchestre de Paris retrouve un de ses compositeurs d’élection, qu’il a mis à l’affiche dès sa première saison avec Charles Münch puis travaillé avec des personnalités aussi différentes que Paul Paray, Jean Martinon, Georges Prêtre, Pierre Boulez et Lorin Maazel. Donné à deux reprises, ce programme est confié à Josep Pons: chef principal et directeur artistique de l’Orchestre national d’Espagne, il est également le principal chef associé et le futur directeur musical du Liceu (Opéra) de Barcelone.


Ni médiocrité, ni transcendance, ni prosaïsme, ni inspiration non plus, le Catalan offre de trois œuvres évoquant l’Espagne des interprétations fidèles et équilibrées, tour à tour capiteuses et tranchantes, et instrumentalement remarquables, comme toujours à l’Orchestre de Paris – le basson de Marc Trénel dans Alborada del gracioso (1905/1918), les clarinettes emmenées par Pascal Moraguès dans la Rapsodie espagnole (1907), la flûte de Vicens Prats au début de Boléro (1928). Bonus, en début de seconde partie, avec la venue de Nora Gubisch pour les trois mélodies de Shéhérazade (1903): diction exemplaire, voix ample et chaleureuse, s’enroulant voluptueusement autour des mots et se projetant sans difficulté dans les volumes de Pleyel, la mezzo française se montre au sommet de ses moyens.


Le Concerto en sol ou le Concerto pour la main gauche auraient logiquement pu trouver leur place au cours de cette soirée, mais c’est Bartók qui a été introduit dans le magasin de porcelaine ravélien, occasion pour Boris Berezovsky, bien que familier du public de la capitale, de faire ses débuts avec l’Orchestre de Paris. Sous les yeux de Brigitte Engerer, dont la dernière invitation remonte déjà à 2002, et d’Henri Demarquette, qui attend encore d’y apparaître, il prend un maximum de risques dans le Deuxième Concerto (1931), mais même si ses doigts tombent parfois à côté des notes et si l’accompagnement se révèle bien confus, il est difficile de résister à son agilité et à sa puissance sans brutalité. En bis, il adresse un clin d’œil à une Asie très différente de celle évoquée par Ravel dans Shéhérazade: «Heure de pointe à Hong Kong», dernière des Trois Pièces chinoises (1925) de l’Américain Abram Chasin (1903-1987), se présente en effet comme une diabolique toccata, typique d’un pianiste-compositeur attaché à faire valoir son humour et sa virtuosité.



Simon Corley

 

 

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