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Cérémonie funèbre

Paris
Opéra Bastille
01/18/2011 -  
Johannes Brahms: Concerto pour piano n° 2, opus 83
Dimitri Chostakovitch: Symphonie n° 15, opus 141

François-Frédéric Guy (piano)
Orchestre de l’Opéra national de Paris, Philippe Jordan (direction)


P. Jordan (© Opéra national de Paris/Jean-François Leclercq)


Après une intégrale des Concertos de Beethoven en compagnie du Philharmonique de Radio France, tant en concert qu’au disque (Naïve), François-Frédéric Guy poursuit son association avec Philippe Jordan à l’Opéra national de Paris, dont il est désormais le directeur musical. Dans le Second Concerto (1881) de Brahms, trois jours après Nelson Freire et avant Leif Ove Andsnes le 25 mai à Pleyel, le pianiste français fait entendre sa voix dans une salle décidément peu idéale pour la musique concertante. Là où le Brésilien privilégiait des textures fondues et moelleuses, un tempérament fluide et égal, il détaille davantage, usant d’un jeu plus articulé et plus analytique, plus contrasté et plus expansif. L’Andante, très étiré, n’en atteint pas moins un haut degré d’intériorisation et l’Allegro final ne renie en rien son caractère grazioso. Le soliste peut en outre compter sur un accompagnement bien moins sombre et approximatif que celui offert par le Philharmonique de Saint-Pétersbourg: avec un effectif relativement allégé (cinquante cordes), Jordan obtient davantage de transparence et, surtout, une finition tout autrement propre et en place.


Malgré le nombre (hélas) par définition limité de concerts symphoniques – réduit à deux cette saison – que donne l’Orchestre de l’Opéra, c’est la deuxième fois en moins de dix ans qu’il programme la rare et ultime Quinzième Symphonie (1971) de Chostakovitch, que James Conlon, alors directeur musical, avait déjà dirigée à Garnier en décembre 2001. Si son langage n’est pas avant-gardiste en dépit de l’utilisation de quelques phrases dodécaphoniques, cette étrange cérémonie funèbre, avec ses deux longs adagios, ses citations et ses échos des quatorze symphonies précédentes, demeure toutefois d’un accès visiblement malaisé: les crises de toux collectives trompent rarement sur l’état de concentration du public, mais à l’issue du concert, l’orchestre et le chef sont néanmoins très longuement salués et rappelés. Non seulement un tel accueil fait plaisir à entendre mais il n’est pas volé: à la tête d’une formation renforcée, notamment en cordes graves, Jordan ordonne avec netteté, précision et subtilité le déroulement de la partition, sans recourir à l’exagération, ce qui constitue à la fois une qualité et une limite d’une interprétation qu’on aurait pu concevoir sinon plus lyrique, du moins plus mordante ou glaçante. En tout état de cause, les musiciens sont à la fête: moqueries des bois, chorals des cuivres, cliquetis des percussions et défilé de soli impeccables, à commencer par le violoncelliste Aurélien Sabouret, déjà mis en valeur dans le Concerto de Brahms, mais sans oublier Jean Raffard au trombone, Thierry Barbé à la contrebasse et Frédéric Laroque au violon.


Le site de François-Frédéric Guy



Simon Corley

 

 

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