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Une Veuve pétillante Toulouse
Halle aux Grains
02/14/1998 -
Franz Lehar : La Veuve Joyeuse
Felicity Lott (Missia Palmieri), Francois Le Roux (Prince Danilo), Sophie Marin-Degor (Nadia Popoff), Jean-Pierre Furlan (Camille de Coutencon)..., Eve Ruggieri (présentation)
Choeurs de chambre Alix Bourbon, Groupe Vocal de Toulouse, Orchestre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson (direction) Pari réussi que cette présentation de la célèbre oeuvre de Lehar qui inaugurait la série "Opérette à le halle aux Grains". En effet, avec une mise en scène minimaliste et des décors à peine suggérés, Plasson et son équipe ont offert une soirée vivante, pleine de légèreté et de plaisir, là où Lavelli et Jordan, lors du spectacle de la Saint-Sylvestre, avaient échoués avec des moyens autrement importants. Sans dire, comme l'affirme un peu péremptoirement le programme, que Felicity Lott "ne connaît aucune rivale dans le rôle de Missia Palmieri", il faut reconnaître qu'elle y a montré un chic irrésistible doublé d'une excellente présence scénique. Certes, la voix n'est plus toujours maîtrisée et certains aigus sont prudents, tandis que le grave est parfois assez vilainement poitriné. Néanmoins cela n'affectait en rien l'impact de son personnage. Mais la vraie vedette de cette soirée fut sans aucun doute le couple Sophie Marin-Degor/Jean-Pierre Furlan. Elle, aussi agréable à voir qu'à entendre, était vraiment charmante en jeune coquette; lui a conquis le public toulousain par un aigu triomphant et une voix assurée qui n'est pas sans évoquer par moments celle de Roberto Alagna. On ne peut que souhaiter les retrouver bientôt à Toulouse. On ne saurait oublier la part que Michel Plasson a eu dans le succès de cette représentation. Sa direction vive et légère tout en sachant se faire chaleureuse, a su éviter toutes lourdeurs ou temps morts. L'orchestre s'est par ailleurs fort bien comporté. Malgré ses indubitables qualités, le spectacle n'était pas sans défauts. Ainsi, plongeons dans un silence mérité des seconds rôles moins que médiocres et des grisettes fort peu affriolantes. Mais on ne peut passer sous silence la contre-performance de François Le Roux dans le rôle de Danilo. Le fait qu'il lui ait fallu remplacer à le dernière minute le chinois Liao Chang Yong initialement prévu ne saurait faire pardonner un style de chant totalement étranger à l'oeuvre et un timbre tiré évoluant entre la corne des brumes et le Saint-Bernard enrhumé. Il est dommage que la Veuve pétulante de Felicity Lott n'ait pas trouvé de partenaire à sa hauteur. Mais le véritable point noir de la soirée fut la présence de l'ineffable Eve Ruggierri qui assurait les liaisons entre les airs. Il aurait mieux valu garder les dialogues originaux, quitte à le condenser parfois, plutôt que d'imposer ses interventions approximatives et souvent redondantes, véritables tunnels d'ennui qui coupaient toute action dramatique et donnaient à l'ensemble un côté artificiel. Malgré cela, longue vie à la série "Opérette à la Halle aux Grains" si elle doit garder ce niveau de qualité.
Laurent Marty
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