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L'Arlésienne, enfin ! Paris Théâtre des Champs-Elysées 02/01/1998 - Georges Bizet : L'Arlésienne Daniel Mesguich (récitant), Iane Roulleau (soprano)
Orchestre de chambre de Toulouse, Jean-Claude Malgoire (direction) Si chacun connaît les Suites n° 1 et 2 de L'Arlésienne, qui sait qu'elles proviennent d'un mélodrame en trois actes écrit par Georges Bizet sur un livret de Léon Daudet ? Tiré des Lettres de mon moulin, ce conte dépeint la vie d'un jeune paysan de Fontvieille qui se donne la mort pour l'amour d'une Arlésienne dont il a appris l'infidélité ; l'orchestre accompagne le texte ou joue seul dans les moments de transition, un choeur ou une soprano intervient à quelques reprises. Quasiment absente de la discographie, contrairement aux célèbres suites, il faut s'en remettre aux rarissimes exécutions de concert pour découvrir cette oeuvre écrite pour un orchestre de chambre, une soprano et plusieurs rôles ici adaptés par Daniel Mesguich pour un seul récitant. Cette pièce mêlant, sur une heure vingt, le théâtre et la musique séduit immédiatement par l'acuité de son émotion : chez Bizet comme chez Daudet, le sens du tragique affleure derrière chaque phrase, le charme de l'écriture se révèle dans la plus grande économie de moyens, le pittoresque ne doit rien à l'artifice. Le talent des interprètes, tous profondément investis dans cette quasi recréation, redonne à ce mélodrame un intérêt qu'il n'aurait jamais du perdre.
Philippe Herlin
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