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L'élégance d'Andreas Staier Paris
Cité de la Musique
01/25/1998 -
B>Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour pianoforte n°18 et 19
Antonio Rosetti : Symphonie en sol majeur
Joseph-Martin Kraus : Ouverture d'Olympie
Concerto Köln
Andreas Staier (pianoforte) Andreas Staier n'est pas un pianiste comme les autres : c'est un pianofortiste (et, en d'autres occasions, un extraordinaire claveciniste). Signe distinctif : il est un peu meilleur que les autres, et ne joue que d'excellents pianofortes, qui font croire à l'instrument, et ne font pas regretter le Steinway. Ce dimanche, avec ses complices habituels, le Concerto Köln, il a donné les Concertos n° 18 et 19 de Mozart, en faisant preuve d'une élégance rare. Une élégance de musicien, c'est-à-dire une justesse totale : engagement, réserve, écoute des autres instruments. Il a joué avec un jeu d'une légèreté cristalline, avec un jeu de basse souvent très différencié et très intéressant. Et une technique ! Il était par ailleurs passionnant d'entendre ces oeuvres avec cette balance instrumentale, ce pianoforte n'ayant qu'une faible projection. Pendant les tutti, on l'entendait très peu, comme s'il jouait derrière les autres instruments. Les concertos évoquaient alors plus des symphonies concertantes. Les moments où le soliste est vraiment seul deviennent ainsi des moments privilégiés, et notamment les cadences. Bref, ainsi entendu, le concerto est moins un " combat " ou une rencontre entre le soliste et l'orchestre qu'un dialogue, chacun s'exprimant à son tour. Le Concerto Köln était lui aussi remarquable, dans les deux concertos et d'une grand expressivité dans cette très théâtrale Ouverture d'Olympie de Joseph-Martin Kraus.
Stéphan Vincent-Lancrin
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