|
Back
Court mais bon Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/30/2010 - et 1er octobre 2010 (Anvers)
Karol Szymanowski : Concerto pour violon n°1, opus 35
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n°4, opus 36
Christian Tetzlaff (violon)
deFilharmonie, Jaap van Zweden (direction)
Privilégiant un nom plus concis (deFilharmonie), l’Orchestre philharmonique royal de Flandre présente chaque saison une série de concerts au Bozar. Officiant au poste de chef-dirigent depuis 2008, Jaap van Zweden dirige le premier des cinq avant de laisser la place à Michael Schønwandt pour celui du 18 novembre, Otto Tausk (3 décembre), Philippe Herreweghe (13 janvier) et Xian Zhang (7 avril). Cet ancien konzertmeister de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam cédera son poste en 2012 à son compatriote Edo de Waart qui figure actuellement sur la liste des chefs invités.
Le programme de salle annonce que Leonidas Kavakos ne peut pas répondre présent «pour des raisons familiales». Christian Tetzlaff le remplace et substitue au Second Concerto pour violon de Szymanowski Premier (1916), probablement plus connu ou moins méconnu selon que le verre est à moitié plein ou à moitié vide. A ce propos, les musiciens se retrouvent face à un public des plus dispersés, ce qui peut s’expliquer, du moins faut-il l’espérer, par la reprise de ce concert le lendemain à Anvers. Le violoniste, qui a récemment enregistré cette œuvre sous la direction de Pierre Boulez, et le chef trouvent la diversité de ton, l’extase et le pimpant requis. Le premier souligne les aspect concertants de cette musique à l’origine conçue sur un poème tout en déployant un jeu exquis, d’une pureté et d’une netteté presque surnaturelles. Il le joue avec souffle et panache, sans en rajouter, tout en privilégiant la continuité. Les sortilèges opèrent surtout que Jaap van Zweden rend le flux sonore ductile et scintillant grâce aux musiciens qui affrontent avec adresse ce véritable écrin de luxe que constitue la partition orchestrale.
J. van Zweden (© Bert Hulselmans)
La Quatrième Symphonie (1877) de Tchaïkovski occupe la seconde partie. Aucune surprise quant à l’approche qui privilégie des tempi allants voire par moments rapides dans les mouvements extrêmes, ce qui permet d’achever la soirée à 21 heures 30, pause comprise. Progressant, en fin de compte, de façon fort juste, cette prestation comporte une solide dose de détermination et d’intensité qui ne compromettent pas la facture d’ensemble, stable et imposante. Les musiciens, surtout les violons, semblent parfois comprimés par cette lame de fond mais, dans l’ensemble, malgré un Andantino in modo di canzone un peu relâché et d’une finition perfectible, la formation s’en tire avec les honneurs, notamment les bois, inspirés, les violoncelles et contrebasses qui se distinguent positivement à plus d’une reprise.
Le prochain concert de cette formation au Bozar s’inscrit dans le cadre du cycle «All Mahler» conçu pour célébrer les cent cinquante ans de la naissance ainsi que le centenaire de la mort du compositeur. Une seule œuvre au programme mais de taille : la Neuvième Symphonie.
Le site de deFilharmonie
Le site de Christian Tetzlaff
Sébastien Foucart
|
