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Scènes de Faust (Isabelle)

Paris
Orangerie du Domaine de Sceaux
09/05/2010 -  
Robert Schumann: Romances, opus 94 – Sonate pour violon et piano n° 2, opus 121
Ludwig van Beethoven : Sonate pour violon et piano n° 10, opus 96

Isabelle Faust (violon), Florent Boffard (piano)


I. Faust (© Felix Broede)


L’été à Paris, la vie musicale reprend un peu de couleurs durant les week-ends. En ce dimanche après-midi, le mélomane a notamment le choix entre des «Scènes de Faust» au Parc floral (un spectacle d’après Berlioz et Gounod concocté par l’ensemble Carpe diem) et... Isabelle Faust au festival de l’Orangerie de Sceaux. La coïncidence est d’autant plus plaisante que la violoniste allemande (née en 1972) a choisi de consacrer l’essentiel de son récital au compositeur des Scènes de Faust, Robert Schumann, dont le bicentenaire est célébré un peu trop discrètement en 2010.


Son programme est court, mais associe des oeuvres relativement négligées et modérément payantes, d’une difficulté d’ordre plus interprétatif que technique: ainsi de ces Trois Romances (1849) généralement données au hautbois, voire à la clarinette, mais où le violon ne peut s’abriter derrière l’apparente facilité du texte. Econome en effets, d’une justesse irréprochable, elle frappe peut-être encore plus par un son d’une rare pureté, ni frêle ni désincarné, mais donnant l’impression qu’à aucun moment il est le produit d’une corde frottée par un archet. Plutôt que la spectaculaire «A Kreutzer», Isabelle Faust a ensuite choisi l’ultime Dixième Sonate (1812) de Beethoven: instrumentalement toujours aussi parfait sans être excessivement léché, son jeu, qui ne s’épanche guère, même dans l’Adagio espressivo, laisse davantage de place à l’intelligence qu’à la chaleur et trouve en Florent Boffard (né en 1964), l’ancien soliste de l’Ensemble intercontemporain, un partenaire en totale harmonie.


Retour à Schumann en seconde partie: ici aussi, plutôt que la Première, fort prisée des interprètes, les artistes ont préféré la Seconde Sonate (1851), plus rare, mais aussi deux fois plus longue. Rendant justice au caractère passionné de l’oeuvre, ils y déploient davantage de fougue: sans abdiquer quoi que ce soit de sa qualité instrumentale, le violon se fait plus ardent et parfois même plus rauque, bien que toujours fermement contrôlé. Le bis referme le concert comme il avait débuté, sur une Romance de Schumann, la dernière des trois de l’Opus 22 (1853), non plus de Robert, mais de Clara, l’épouse, l’égérie mais aussi la créatrice de la Seconde Sonate.



Simon Corley

 

 

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