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Jeune homme pressé Montpellier
Corum (Salle Pasteur)
07/29/2010 - et 3 (Saint-Ybard), 5 (La Roque d’Anthéron) août 2010
Johann Sebastian Bach : Fantaisie chromatique et Fugue, BWV 903
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour piano n° 17, K. 576
Claude Debussy : Préludes (Premier livre): «Danseuses de Delphes», «Voiles» et «Le vent dans la plaine»
Kit Armstrong : Origami (création française)
Franz Liszt : Deux Légendes: Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux
Kit Armstrong (piano)
K. Armstrong (© Künstlersekretariat Schoerke GmbH)
Pour son avant-dernier numéro, la série de concerts gratuits «Jeunes talents», tous les jours à 12 heures 30 salle Pasteur, n’a jamais aussi bien mérité son nom, puisque la vedette en est Kit Armstrong, né en 1992. Alors qu’il vient seulement de fêter ses dix-huit ans en mars dernier, le pianiste californien a déjà été invité à Verbier, à La Roque d’Anthéron et à Leipzig avec Riccardo Chailly. Couvrant divers styles du baroque à nos jours, le programme de son récital ressemble à une carte de visite ou à une boîte d’échantillons destinées à illustrer les différentes facettes de son talent.
Sans trop s’aventurer sur les chemins ouverts par les «baroqueux», le diptyque Fantaisie chromatique et Fugue de Bach ne manque pas de nuances et de souplesse, mais la tentation virtuose tend à l’excès de vitesse. Le même plaisir digital caractérise la Dix-septième sonate (1789) de Mozart. Les trois premiers des douze Préludes du Premier livre (1910) de Debussy confirment que sous les interprétations soignées, parfois trop lisses et jolies, et les allures de premier de la classe pointe un jeune homme pressé, qui bouscule un peu les «Danseuses de Delphes». Mais il sait aussi réaliser des merveilles, comme la conclusion de «Voiles», et tirer «Le Vent dans la plaine» vers un registre spectaculaire.
Outre les dons «en mathématiques, en sciences et en langues étrangères» vantés par sa biographie, Armstrong est lui-même compositeur, fort d’un catalogue qui comprend une symphonie, un concerto pour piano et diverses pièces instrumentales. Achevée en février dernier, Origami est «une pièce courte suivie de six variantes», mais «séparées de la forme d’un thème et variations»: en moins de cinq minutes, il y démontre une assimilation quasi parodique des tics d’écriture de la seconde Ecole de Vienne. Pour conclure, ni les sonneries de portables, ni les vrombissements d’une perceuse ne l’empêchent de triompher des gazouillis et prières de la première des deux Légendes (1863) de Liszt, «Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux». En bis, la Quatrième des douze Etudes de l’Opus 10 (1832) de Chopin lui fournit une nouvelle occasion de précipiter le tempo et de privilégier ainsi le brillant sur l’expression.
Le site de Kit Armstrong
Simon Corley
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