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Du pur belcantisme

Madrid
Teatro Real
05/20/2010 -  & 23, 26 mai 2010
Vincenzo Bellini: Norma
Violeta Urmana (Norma), Sonia Ganassi (Adalgisa), Francesco Hong (Pollione), Carlo Colombara (Oroveso), Sandra Ferrández (Clortilde), Andrés Veramendi (Flavio)
Orchestre et Chœur du Teatro Real, Massino Zanetti (direction musicale)


(© Javier del Real)


Il faut saluer le succès de Violeta Urmana et Sonia Ganassi à Madrid les 20, 23 et 26 mai, dans Norma, en version de concert.


Cela faisait trop longtemps que Madrid n'avait pas eu la chance d'entendre Norma. La dernière mémorable date de la fin des années 70 avec Montserrat Caballé, dans une mise en scène qui ne laisse pas un souvenir impérissable. Profitant de la présence des Arts Florissants de William Christie dans L’incoronazione di Poppea, le directeur artistique, Antonio Moral, a programmé deux Bellini en version de concert, I Puritani et Norma. Norma est un chef-d’œuvre du belcantisme tardif, un des rares titres supportables du début jusqu’à la fin, aujourd’hui. Un répertoire trop vu, trop connu, qu’on entend le plus souvent en extraits. Les deux duos Norma-Adalgisa sont déjà des sommets imbattables, mais il y a aussi l’aria par excellence, « Casta diva », ainsi que les deux finales, magistraux. La partition exige un maestro attentif au détail, à la nuance, aux couleurs d'un orchestre si riche et à l'importance du chœur. Massimo Zanetti fait ses débuts en Espagne avec cette œuvre et il a travaillé en profondeur avec un orchestre qui a donné le meilleur de lui-même dans des tempi agiles, parfois longs et lyriques, sous la baguette d’un maestro efficace et inspiré.


On annonce que Violeta Urmana est souffrante, mais qu’elle chantera quand même. Si l'on en juge par sa performance, on se demande s'il était nécessaire de faire une telle annonce. Quelle voix! Quelle couleur! Quelle présence! Le moment le plus «belcantiste» est celui du duo du deuxième acte, où Urmana et Ganassi sont en totale symbiose dans le style et la forme, parfaites dans l’expression, dans les diminuendi, et les filati, bref, dans le chant pur. Ganassi frôle pratiquement la perfection. Toutes deux ont obtenu un triomphe mérité. Le ténor Francesco Hong n'était, paraît-il, lui non plus pas au sommet de sa forme. Là aussi, le miracle a opéré. Son Pollione est lyrique malgré quelques expressions véristes.


Colombara est correct, tout comme Sandra Ferrández, qui possède une belle voix qu’on entend hélas très peu dans le rôle de Clotilde. Le chœur dirigé par Peter Burian est à la hauteur de l'ouvrage, de la distribution, de l’orchestre, et du maestro.


Une de ces soirées où tout fonctionne à merveille grâce à un excellent niveau musical. Un très beau concert qui permettait d'oublier qu'il n'y avait pas de mise en scène.



Santiago Martín Bermúdez

 

 

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