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De l’ombre à la lumière

Paris
Eglise de la Trinité
05/07/2010 -  
Christian Dachez : Paysage d’ombres
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 9, opus 125

Chantal Dionne (soprano), Marie Kobayashi (mezzo), Stanislas de Barbeyrac (ténor), Christophe Fel (basse)
Chœur de l’Orchestre Colonne, Francis Bardot (chef de chœur), Orchestre Colonne, Vincent Monteil (direction)


V. Monteil


Même quand Laurent Petitgirard n’est pas là, même quand son Orchestre Colonne se produit ailleurs qu’à Pleyel ou à Gaveau, le rituel est inchangé: le concert débute par une œuvre de musique (française) de notre temps. Mais l’église de la Trinité offre-t-elle un lieu approprié à ce répertoire? Le doute était permis, mais il ne l’est plus à l’audition de Paysage d’ombres (2004) de Christian Dachez (né en 1951): l’effectif est pourtant restreint – la mezzo Marie Kobayashi accompagnée par les seules cordes – mais tout, ou presque, se dilue et se perd dans les immenses volumes du lieu. Qu’entend-on au fond de la nef? Car depuis le troisième rang déjà, la soliste, sollicitée sur une tessiture très large, est parfois à peine perceptible et sa diction paraît trop peu claire. D’un seul tenant et dans une allure toujours lente ou retenue, cet «hommage à Hölderlin» d’un peu plus d’un quart d’heure n’est donc sans doute pas mis en valeur autant qu’il le mériterait: difficile, en effet, d’y voir autre chose qu’une image floue, où les divagations expressionnistes de la voix, soutenues par de petites touches des cordes, évoqueraient la folie du poète allemand.


L’acoustique n’est guère plus propice à la Neuvième symphonie (1824) de Beethoven, créée jour pour jour 186 ans plus tôt, même si Vincent Monteil (né en 1964), directeur musical depuis mars 2008 de l’Opéra Studio (équivalent, à l’Opéra du Rhin, de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris), tente de faire au mieux compte tenu de ces conditions déplorables: c’est sans doute ce qui le conduit à aller vite (Allegro ma non troppo initial, Adagio molto e cantabile), voire très vite (Trio du Scherzo, dont il a auparavant respecté toutes les reprises) , tandis qu’il anime le Finale avec un beau sens dramatique. Lointain et cotonneux, le son semble hélas émerger d’un épais brouillard, qui donne l’impression d’engloutir les bois, pourtant face à des cordes assez peu nombreuses. Rythmes abrasés, angles émoussés, dynamiques écrasées: comme à la Madeleine ou à Notre-Dame, la réverbération gâche tout.


Après avoir déambulé à l’arrière du chœur durant les deux premiers mouvements, les choristes prennent place: préparés par Francis Bardot, qui a succédé en octobre dernier à Patrick Marco à la tête du Chœur de l’Orchestre Colonne, ils sont renforcés par des enfants dont les notes de programme, au demeurant d’une affligeante indigence, ne prennent même pas la peine d’indiquer la provenance. Les solistes, quant à eux, se sont installés devant l’orchestre: la basse Christophe Fel se tire correctement de son solo, mais le jeune ténor Stanislas de Barbeyrac (né en 1984), qui achève prochainement sa résidence à l’Atelier lyrique, l’emporte par son timbre et son assurance.


Le site de Christian Dachez
Le site de Vincent Monteil
Le site du Chœur de l’Orchestre Colonne



Simon Corley

 

 

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