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Un architecte d’exception Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/21/2010 - et 18 (London), 20 (Bielefed) février 2010
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n°39, K. 543
Anton Bruckner : Symphonie n°4 « Romantique »
Philharmonia Orchestra, Kurt Masur (direction)
K. Masur(© Sasha Gusov)
La notoriété de Kurt Masur a suffi pour attirer la grande foule en ce dimanche soir, rue Ravenstein. Il s’est produit à la tête non du London Philharmonic Orchestra, dont il fut le chef principal de 2000 à 2007, mais d’une autre formation également basée à Londres, le Philharmonia Orchestra dont Esa-Pekka Salonen est le principal conductor depuis septembre 2008.
Le programme relève sans surprise de la grande tradition germanique dont ce chef, âgé aujourd’hui de quatre-vingt deux ans, compte parmi les plus éminents représentants. Un nombre considérable de cordes s’installent pour la Trente-neuvième Symphonie (1788) de Mozart, ce qui ne manque pas de surprendre à l’heure des pratiques historiquement informées recourant aux effectifs réduits voire rachitiques. Il n’y a pourtant aucune raison pour que de pareils orchestres cessent d’exécuter les œuvres de la période classique. Kurt Masur en livre une interprétation ordonnée et rigoureusement articulée, au point que l’Andante con moto, pendant lequel s’invitent en contrepoint des toux désagréablement indiscrètes, peine à quitter le sol. Guère de brillant, en somme, mais une saine robustesse.
Massive sans être épaisse, voilà qui caractérise également la Quatrième Symphonie (1874) de Bruckner donnée en seconde partie. La discipline règne de nouveau malgré la gestuelle peu orthodoxe du maestro : les cuivres, si sollicités, en particulier dans l’illustre Scherzo, méritent de chaleureux applaudissements de même que les bois, précis et savoureux, et les cordes, denses et ductiles. La conception d’ensemble, à la fois grandiose et spirituelle, est celle d’un architecte d’exception qui érige cet édifice patiemment tout en veillant à l’équilibre des plans et à la dynamique, impeccablement déployée, des plus faibles pianissimi, encore perceptibles, aux plus puissants forte, jamais saturés.
Le prochain concert du cycle « Orchestres internationaux » se tiendra le 14 mars : l’Orchestre des Champs-Elysées dirigé par Philippe Herreweghe jouera l’Ouverture de Coriolan de Beethoven, les Variations sur un thème de Haydn de Brahms et la Quatrième Symphonie de Mahler (avec Rosemary Joshua).
Le site du Philharmonia Orchestra
Le site de Kurt Masur
Sébastien Foucart
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