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Patrimoine orchestral

Paris
Salle Pleyel
02/17/2010 -  et 18 janvier 2010
Hector Berlioz : Cléopâtre, H. 36 – Symphonie fantastique, opus 14, H. 48

Waltraud Meier (mezzo)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


W. Meier (© Nomi Baumgartl)


Dans le marathon de concerts destiné à marquer le soixante-dixième anniversaire de Christoph Eschenbach (voir ici), l’étape symphonique est intégralement dédiée à Berlioz, qu’il a beaucoup dirigé à l’Orchestre de Paris, et pas seulement parce que le début de son mandat a coïncidé avec la célébration du bicentenaire de la naissance du compositeur.


Sur un texte de Pierre-Ange Vieillard de Boismartin (1778-1862), la «scène lyrique» Cléopâtre (1829), écrite par Berlioz pour la troisième de ses quatre candidatures au prix de Rome, est l’une de ces rares cantates académiques à s’être fait une place au répertoire, alors même que le postulant, deuxième prix l’année précédente pour Herminie, ne reçut cette fois-là aucune récompense du jury. Précédemment chantée à l’Orchestre de Paris par Hildegard Behrens (novembre 1981) et Béatrice Uria-Monzon (mars 2000), elle est ici confiée à Waltraud Meier. La mezzo allemande sait décidément incarner avec conviction les héroïnes tragiques, mais elle ne le doit pas essentiellement à sa prestation vocale, car outre une diction assez aléatoire, si l’aigu demeure solide et même puissant, le grave, quant à lui, chevrote et nasille désagréablement.


Ce n’est pas dans cette cantate, dont deux thèmes furent toutefois réutilisés dans Lélio, que Berlioz puisa pour sa Symphonie fantastique (1830), mais dans Herminie ainsi que dans sa Messe solennelle, son opéra inachevé Les Francs-Juges et une mélodie de jeunesse. L’œuvre revêt une signification particulière pour l’Orchestre de Paris: après que Münch l’a inscrite à son programme inaugural (novembre 1967), il l’a jouée depuis lors à plus de 160 reprises, en digne héritier de la Société des concerts du Conservatoire, qui en avait assuré la création le 5 décembre 1830. Eschenbach avait choisi cette véritable pièce de patrimoine dès juillet 1999 en tournée en Allemagne alors qu’il n’était pas encore directeur musical de l’orchestre, avec lequel il l’a donnée une trentaine de fois en France et à l’étranger en un peu de plus de dix ans.


Le chef allemand aime visiblement cette musique, au point sans doute de la choyer et de la cajoler excessivement. Les choses se présentent sous de mauvais auspices dès l’introduction, trop sollicitée et maniérée, mais le premier mouvement évolue ensuite de façon plus naturelle. Il en sera ainsi tout au long de cette interprétation d’un intérêt irrégulier, alternant le bon – «Un bal» et la «Scène aux champs» pour laquelle le cor anglais (excellent Gildas Prado) entre en scène pour se placer débout, côté jardin, derrière les premiers violons – et le moins bon, non pas en termes instrumentaux, grâce à un orchestre en grande forme, mais à cause de certains choix de direction qui viennent briser la fluidité et la continuité du discours: théâtralisation, comme lors de la réapparition de l’«idée fixe» dans «Un bal», accélérations ou ralentissements subits, mise en valeur des «effets spéciaux» berlioziens ayant même tendance à basculer dans le clinquant («Songe d’une nuit de sabbat»), tout cela contribue à une suite d’impressions décousue plutôt qu’à une lecture cohérente de la partition.


Le site de Waltraud Meier



Simon Corley

 

 

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