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Repenser les classiques

Geneva
Victoria Hall
02/11/2010 -  
Domenico Scarlatti: Sonates K. 64, K. 9, K. 72, K. 132, K. 29, K. 380, K. 3, K. 514, K. 481 et K. 141
Frédéric Chopin:Nocturne opus 9 n° 2 – Fantaisie, opus 49 – Nocturne opus posthume – Fantaisie-Impromptu, opus 66 – Mazurka opus 17 n° 4 – Ballade n° 1, opus 23

Alexandre Tharaud (piano)


A. Tharaud (© Eric Manas)

Récital de piano Scarlatti-Chopin. Comment ne pas ne pas avoir immédiatement à l’esprit le souvenir de Vladimir Horowitz qui a beaucoup servi ces deux compositeurs et dont une des contributions a été de nous faire redécouvrir la modernité du compositeur italien.


Le pianiste français adopte cependant des choix esthétiques très différents de ceux de son aîné russe. Si Horowitz jouait ces sonates comme des miniatures brillantissimes d’un charme inimitable, Alexandre Tharaud nous rappelle qu’elles ont avant tout été écrites pour le clavecin, instrument où toutes les notes jouées seront parfaitement audibles avec toutes le même poids. Chaque note a son importance et sa signification dans un discours musical d’une rare intelligence. Tharaud soigne la ligne de chant dans les sonates plus retenues, prend son temps pour caractériser les différents passages. Tout cela est sensible, intelligent et surtout le résultat manifeste d’un long travail d’approfondissement de sonates qui n’ont pas fini de nous étonner.


La seconde partie n’est pas tout à fait au même niveau. La beauté de la ligne se retrouve dans le passage central marqué Largo de la Fantaisie-Impromptu ainsi que la qualité du toucher dans les Nocturnes. Cependant, dans les passages très virtuoses de la Fantaisie en fa mineur, la mélodie se retrouve noyée par un excès très surprenant de pédale et certains choix de rubato sont un peu trop visibles. Enfin, la Première Ballade manque un peu de construction: si chaque passage est soigné à l’extrême, l’ensemble manque d’unité. Cela dit, tant de pianistes jouent Chopin de façon tellement lisse, peut-être est ce le modeste prix à payer pour bénéficier de l’originalité et de l’intégrité avec laquelle Tharaud éclaire Chopin ainsi que tant de compositeurs.


Malgré le froid glacial, le public était présent pour ce récital conclu par plusieurs bis, une transcription de Bach, une Mazurka de Chopin et enfin Les Sauvages de Rameau, répertoire dans lequel il faut rappeler à quel point Alexandre Tharaud est incomparable.



Antoine Leboyer

 

 

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