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Comment Barenboim interprète Chopin

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/12/2010 -  
Frédéric Chopin : Fantaisie, opus 49 – Sonate pour piano n°3, opus 58 – Ballade n°1, opus 23 – Scherzo n°3, opus 39 – Nocturnes, Etudes et Mazurkas
Daniel Barenboim (piano)


D. Barenboim (© Sheila Rock)


Dans le cadre d’une tournée passant notamment par Amsterdam, Budapest, Munich, Paris, Prague, Varsovie, Vienne et diverses villes allemandes, Daniel Barenboim apparaît au Bozar deux soirs de suite dans un programme entièrement consacré à Chopin, compositeur auquel il n’est pas spontanément associé. En ce vendredi glacial, le public afflue massivement rue Ravenstein à tel point que des sièges ont été ajoutés sur scène.


Dès la Fantaisie (1841), Barenboim soumet sa vision qui repose sur des choix contestables de tempi (ralentissements incongrus) et de dynamiques (forte appuyés), le tout ponctué de battements de pied intempestifs et à la longue irritants. Cette musique gagne ainsi en puissance ce qu’elle perd en élégance, ce qui ne lui rend pas justice. Que l’on se rassure, du cantabile, il y en a par moments comme l’illustre une lecture décousue et par certains aspects beethovénienne de la Troisième Sonate (1844) – la Deuxième a été jouée la veille. Que défendre si ce n’est une qualité de phrasé ponctuellement remarquable et une technique encore solide bien que le niveau de finition soit loin d’être irréprochable ? Dans les passages rapides, les forte se distinguent par une consternante vulgarité, le Largo est interminable, le charme absent.


La seconde partie accuse les mêmes travers: Première Ballade (1835) aux contours râpeux, tantôt endormie, tantôt surexcitée (avec battements de pied en veux-tu en voilà) et Troisième Scherzo (1839) expédié, synthétisant à lui-seul l’approche du pianiste que l’on qualifiera au mieux de personnelle. Le public semble toutefois adorer puisqu’il n’hésite pas à accorder une standing ovation. Une poignée de Nocturnes, Etudes et Mazurkas (caricaturales et aux effets de manche) parsème cet archétype du rendez-vous manqué, le programme restant évasif sur les pièces retenues puisqu’il indique qu’elles sont « à déterminer » non sans ajouter, de façon tout à fait ridicule, « choisies par Daniel Barenboim ». Aux spectateurs de deviner desquelles il s’agit et tant pis pour Chopin, malmené à tous points de vue lors de cette soirée.


La prochaine étape du cycle « Récital au palais » se tiendra le 2 mars : Nikolaj Znaider et Robert Kulek se produiront dans Fauré, Beethoven et Franck. Quant aux vrais amateurs de Chopin, ils ne manqueront sans doute pas la visite de Krystian Zimerman le 16 mars prochain (Deuxième et Troisième Sonates, le reste du programme demeurant, à ce jour, lui aussi indéterminé).


Le site de Daniel Barenboim



Sébastien Foucart

 

 

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