About us / Contact

The Classical Music Network

Bruxelles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Gergiev, égal à lui-même

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/28/2010 -  
Modest Moussorgski : Prélude de « Khovantchina »
Dmitri Chostakovitch : Symphonie n°1, opus 10
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n°4, opus 36

Orchestre du Théâtre Mariinsky, Valery Gergiev (direction)


(© Valentin Baranovsky)


Valery Gergiev est fidèle à Bruxelles : après s’être produit, début septembre, à la tête de l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise dans le cadre du KlaraFestival et avoir dirigé, à cette occasion, l’Orchestre national de Belgique dans la Galerie Ravenstein lors d’un happening « surprise » et gratuit, cet infatigable voyageur apparaît avec son Orchestre du Théâtre Mariinsky, anciennement du Kirov, dont il occupe le poste de chef principal depuis 1988, soit depuis le mandat de Temirkanov à l’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg. Entre les deuxième et troisième parties de l’intégrale des Symphonies de Tchaïkovski à Paris, les musiciens occupent l’affiche du Bozar pour deux soirées consécutives au programme entièrement russe : Borodine, Tchaïkovski et Rimsky-Korsakov la veille, Moussorgski, Chostakovitch et, de nouveau, Tchaïkovski le lendemain.


Après un Prélude (« Lever du jour sur la Moskova ») de Khovantchina (1872-1880) de Moussorgski peu évocateur suit une Première Symphonie (1924-1925) de Chostakovitch moins quelconque sur le plan instrumental, hormis les timbales, probablement mal réglées – leur saisissante intervention à découvert dans le final est un flop. Ce coup de génie d’un jeune homme de dix-neuf ans figure avec la Quinzième sur un disque récemment paru chez le nouveau label du Mariinsky qui a également produit une nouvelle version fort recommandable du Nez. Tout en conservant son caractère juvénile, Valery Gergiev, dont les tempi et la dynamique sont parfaits, n’hésite pas à privilégier l’opulence et souligne les traits qui constituent la marque de fabrique du compositeur : un lyrisme intense et inquiétant associé à un ton mordant et ironique. Il cisèle cette œuvre effervescente en ménageant les effets de surprise et marque les contrastes sans que ceux-ci paraissent superficiels ou incongrus.


La Quatrième (1877) de Tchaïkovski suscite par contre plus de réserves tant le spectaculaire l’emporte sur les arrière-plans psychologiques. Malgré une tournée que l’on imagine éprouvante (treize concerts en treize jours, quand Gergiev se repose-t-il ?), l’orchestre maintient un niveau de jeu appréciable mais qui ne rivalise pas tout à fait avec celui du Philharmonique de Saint-Pétersbourg, moins inconstant et aux sonorités plus séduisantes. Les cuivres, en revanche, impressionnent comme à Pleyel deux jours plus tôt. Là où le bât blesse, c’est dans la conception du chef, qui appuie sur la pédale de l’accélérateur avec plus de fantaisie que dans la première partie. Des passages prenants, saisissants, nouant la gorge, alternent avec des moments presque inhabités voire somnolents, y compris dans le premier mouvement. En tout cas, le public, venu en nombre, semble satisfait de cette lecture flamboyante mais inégale puisque il accorde une standing ovation à l’issue de la « Polonaise » d’Eugène Onéguine (1878) offerte en bis.


Le cycle « Orchestres internationaux » du Bozar se poursuit avec la visite le 21 février à 20 heures du Philharmonia Orchestra : Kurt Masur interprètera la Trente-neuvième Symphonie de Mozart et la Quatrième de Bruckner.



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com