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Prima la musica

Paris
Salle Pleyel
01/24/2010 -  et 16 (Saint-Michel-sur-Orge), 17 (Rueil-Malmaison), 19 (Coignières), 23 (Sartrouville) janvier 2010
Edvard Grieg : Peer Gynt, opus 23 (extraits)

Sarah Pagin (soprano), Didier Sandre (récitant)
Orchestre national d’Ile-de-France, Yoel Levi (direction)


Y. Levi (© ONDIF/Michel Chassat)



Parmi les vingt-trois numéros que compte la musique de scène écrite par Grieg pour Peer Gynt (1875), on se limite souvent, au mieux, aux huit qu’il en tira lui-même pour les regrouper en deux Suites. La saison parisienne offre deux occasions de découvrir davantage de cette partition: en octobre dernier avec le National de France et Kurt Masur (voir ici) et désormais avec l’Orchestre national d’Ile-de-France et son directeur musical, Yoel Levi.


Pour la pièce d’Ibsen, le compositeur norvégien a livré environ une heure quarante de musique: elle n’est donc pas donnée ici dans son intégralité, puisque le concert ne dure qu’une heure et demie (sans entracte) et que les musiciens ne jouent pas en permanence, tant s’en faut. Malheureusement, le programme de salle, généralement plus disert, ne fournit aucune précision quant à la description des morceaux interprétés. Pas de chœur non plus, et seulement une soprano soliste (qui chante en allemand!): bref, guère plus que le gros tiers purement orchestral qu’on a l’habitude d’entendre.


Afin que le public puisse mieux apprécier l’adéquation de ces pages de Grieg au déroulement de l’action, une narration est nécessaire. Librettiste de Bruno Mantovani pour son opéra L’Autre côté d’après Alfred Kubin (voir ici), François Regnault (né en 1938), qui a réalisé une traduction de Peer Gynt pour le festival d’Avignon en 2004, l’a adaptée avec Didier Sandre pour le concert. Si l’idée est excellente, la réalisation l’est hélas beaucoup moins. Sans doute le spectacle a-t-il mieux fonctionné dans les salles de dimension plus intime dans lesquelles il a été présenté en région parisienne avant de finir sa tournée dans la capitale, car à en juger depuis le neuvième rang du parterre côté cour, la sonorisation de Pleyel rend le texte inaudible, même quand l’orchestre se tait. La voix de Didier Sandre, placé sur un petit podium côté jardin devant les premiers violons, semble sourdre de quelque caverne profonde et brumeuse, même quand il ne contrefait pas le Bøyg. Et durant les tutti, il s’époumone en vain, la confusion étant alors à son comble: ni Ibsen ni Grieg ne remportent le match.


Comme à son habitude, c’est par cœur que Yoel Levi dirige cette musique à la fois simple et élaborée, populaire mais sans facilité, colorée mais sans pittoresque gratuit: alors même que la succession de fragments parfois très courts pourrait se traduire par des baisses de tension, le chef parvient à soutenir constamment l’intérêt. Ample et souple, sa direction dramatise volontiers le propos, mais sans aucune surenchère, avec un orchestre en grande forme et les remarquables interventions de la soprano Sarah Pagin, qui doit d’autant moins être confondue avec une quasi-homonyme révélée par la dernière campagne présidentielle américaine qu’elle n’est autre que la fille de la violoniste Silvia Marcovici.



Simon Corley

 

 

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