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Variations ludiques

Strasbourg
Palais de la Musique et des Congrès
12/03/2009 -  et 4 décembre* 2009
Hans Werner Henze : Fantasia pour cordes
Felix Mendelssohn : Le Songe d’une nuit d’été : Ouverture, Scherzo, Nocturne, Marche nuptiale.
Richard Strauss : Don Quichotte

Alexander Somov (violoncelle), Harold Hirtz (alto)
Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Marc Albrecht (direction)


A. Somov et H. Hirtz


Marc Albrecht semble désireux d'approfondir une carrière de spécialiste des œuvres de Hans Werner Henze. Après de monumentaux Bassariden triomphalement maîtrisés au Staatsoper de Munich en 2008, et au même moment qu’un Prince de Hombourg au Theater an der Wien de Vienne, il se penche ici avec succès sur une partition peu connue, la Fantasia pour cordes de 1966. Une œuvre contemporaine des Bassarides, qui nous révèle Henze au sommet de ses moyens, juste avant une longue période de crise idéologique et esthétique qui rendra provisoirement son écriture moins intéressante sur un strict plan musical. Ici le maniement des cordes est somptueux, avec des subtils dosages d’effets de masse plus ou moins nourris. Une musique de chambre de grand format, qui peut paraître de facture relativement conventionnelle, mais que les cordes de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg restituent avec une remarquable finesse. Il s’agit initialement d’un matériau destiné à un film de Volker Schlöndorff (Der junge Törless) sans que ces origines utilitaires transparaissent dans cette récupération effectuée à bon escient : une belle œuvre à découvrir.


Première partie riche, complétée par quatre pièces du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, orchestralement pas toujours au point. L’Ouverture, difficile à restituer dans sa parfaite légèreté, sonne parfois un peu lourde, manquant de finition instrumentale. En revanche, le Notturno, magnifiquement chanté aux cors, est un beau moment de grâce.


Pièce de résistance du concert : le Don Quichotte de Richard Strauss, feuilleté par Marc Albrecht comme un grand livre d’images, exécution sans doute perfectible quant à l’enchaînement des épisodes, qui paraît manquer de fluidité. Fait défaut une continuité dans le récit qui reste l’apanage des vieux routiers straussiens, mais qu’il est sans doute difficile d’atteindre lors d’une première approche, même si cette partition réussit en général bien à l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg. Traditionnellement dévolues aux solistes sortis du rang, les parties de violoncelle et d’alto solo bénéficient d’un net rajeunissement, traduisant bien l’évolution actuelle de l’orchestre : Alexander Somov et Harold Hirtz s’engagent à fond, avec de belles sonorités (le passage crucial de la mort de Don Quichotte est d’une rare poésie) voire une patente complicité, mais sans toujours parvenir à faire le poids par rapport à la masse agissante qui les entoure. Ce n’est pas une question de dosage (l’écriture straussienne veille de toute façon à ne jamais couvrir les interventions solistes), mais plutôt un problème de disparité d’envergure, que la direction musicale n’arrive pas à minimiser. Une belle interprétation toutefois, par un orchestre bien engagé dans sa phase de renouveau.



Laurent Barthel

 

 

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