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Mariage de raison

Paris
Théâtre de la Ville
12/22/2009 -  
Johann Sebastian Bach : Cantates n° 202 et n° 210 – Concerto pour clavecin BWV 1055

Bénédicte Tauran (soprano)
Café Zimmermann: Céline Frisch (clavecin), Diana Baroni (traverso), Emmanuel Laporte (hautbois), Pablo Valetti (violon et direction), Guadalupe del Moral (violon), Patricia Gagnon (alto), Petr Skalka (violoncelle), Michele Zeoli (contrebasse)


B. Tauran


Parmi la petite vingtaine de cantates profanes de Bach qui nous sont parvenues, deux ont été spécialement écrites à l’occasion de mariages: Sophie Karthäuser devait les donner au Théâtre de la Ville avec l’ensemble Café Zimmermann de Pablo Valetti et Céline Frisch, mais la soprano belge, souffrante, a dû laisser la place à Bénédicte Tauran (née en 1976). Troisième prix et prix spécial «Mozart» au Concours de Genève (2003), deuxième prix et prix du public au Concours Mozart de Salzbourg (2006), premier prix et prix du public au Concours Marcello Viotti de Lausanne (2008), la soprano française ne manque pas d’atouts pour assurer dans de bonnes conditions ce remplacement in extremis, mais elle n’en respire pas moins un grand coup avant de se lancer dans la Cantate 202 «Weichet nur, betrübte Schatten» (vers 1720).


Bien que l’effectif instrumental soit réduit à un musicien par partie, le premier air donne l’impression qu’elle a du mal à projeter sa voix. Mais le deuxième air, accompagné par le seul continuo, révèle un timbre agréable, une justesse quasi irréprochable, une diction très soignée, un beau sens du phrasé et une tessiture homogène. La suite confirme cette excellente impression, avec des vocalises aisées et des aigus précis, cependant parfois un peu criés. On a revanche entendu Café Zimmermann en meilleure forme dans le passé: soli hasardeux (hautbois, violon), tendance au tricotage et au pilote automatique, c’est un mariage de raison.


Et pas de hautbois... d’amour dans le Concerto en la majeur BWV 1055, l’un de ceux que le Collegium musicum de Bach et Telemann jouait dans l’établissement de Gottfried Zimmermann rue Sainte-Catherine à Leipzig, intercalé fort opportunément entre les deux cantates afin de ménager un temps de repos pour la chanteuse et de rompre la monotonie de cette succession de récitatifs et d’airs da capo: c’est la version pour clavecin qui a été choisie, mais celui-ci, par manque de puissance, se détache avec peine des autres instruments.


Dans la Cantate 210 «O holder Tag, erwünschte Zeit» (vers 1745), Bénédicte Tauran s’affirme encore davantage, concluant brillamment sur l’ultime air virtuose «Seid beglückt, edle beide»: elle peut donc non sans raison extérioriser des soupirs de soulagement et, à la satisfaction générale, reprendre le début de l’aria introductive de la Cantate 202.


Le site de Café Zimmermann
Le site de Bénédicte Tauran



Simon Corley

 

 

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