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Felix Masur

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/03/2009 -  et 5* décembre 2009
Felix Mendelssohn : Paulus, opus 36
Ruth Ziesak (soprano), Christianne Stotijn (mezzo-soprano), Rainer Trost (ténor), Matthias Goerne (baryton)
Chœur de Radio France, Maîtrise de Radio France, Orchestre national de France, Kurt Masur (direction)


K. Masur (© Sasha Gusov)


Mendelssohn et Masur, c’est une vieille histoire. Faut-il rappeler que, à plus d’un siècle d’intervalle, ils dirigèrent le même orchestre ? Et le directeur honoraire du National reste sans doute celui qui entretient aujourd’hui avec l’œuvre du compositeur la plus grande intimité, ne se contentant pas de diriger ses Symphonies, mais aussi ses œuvres concertantes et chorales. L’année Mendelssohn nous aura donc, grâce à lui, réservé des moments mémorables et Paulus, dont il a enregistré à Leipzig une magnifique version, la termine en beauté.


Dès l’Ouverture, il imprime à sa direction un grand élan dramatique et narratif démentant l’idée trop répandue que Mendelssohn, en revendiquant la succession de Bach, de Haendel ou de Haydn, a figé le genre qu’ils avaient illustré. On oublie souvent que Masur fut aussi un chef de théâtre, ce qu’appelle l’histoire du martyre d’Etienne, de la conversion de Paul, de sa persécution et de son martyre. Ce Paulus, pour puissamment charpenté qu’il soit, n’est jamais lourd, notamment parce que le chef, dont ce n’est pas toujours la caractéristique première, se montre ici très attentif au rythme, tout en conservant une grande souplesse dans les phrasés, jusque dans le grand chœur final de la première partie : nous entendons Paulus et non pas une Saint Matthieu momifiée. Poussé dans ses retranchements, dépassé dans la fugue de l’Ouverture, l’Orchestre national trouve vite ses marques et donne le meilleur de lui-même, de même que le Chœur de Radio France, qui n’atteint pas toujours ce niveau d’excellence.


Les solistes sont plus inégaux. Ruth Ziesak peine beaucoup dans la première partie, avec un « Jerusalem » rien moins qu’éthéré, meilleure dans « Lasst uns singen » de la seconde. Christianne Stotijn, en revanche, fait regretter que Mendelssohn n’ait pas davantage flatté la partie d’alto. Si Rainer Trost investit le texte des récitatifs, il pèche par une émission trop raide, fatale au passage dans la cavatine « Sei getreu bis in den Tod ». Très attendu, Matthias Goerne se révèle progressivement. Le timbre sourd, l’émission engorgée, même s’ils ne nuisent pas à la projection de la voix dans une salle comme celles des Champs-Elysées, compromettent d’abord la fureur de « Vertilge sie, Herr Zebaoth » ; puis la voix trouve son assise et le très beau « Gott, sei mir gnädig », phrasé avec un legato de Liedersänger nous restitue toute l’humanité du saint, dont il épousera, jusqu’à sa mort, la ferveur éblouie.


A côté d’Elias, Paulus fait trop souvent figure de mal aimé : merci à Kurt Masur de nous l’avoir rendu.



Didier van Moere

 

 

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