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Un dimanche après-midi à la maison?

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/06/2009 -  
Johannes Brahms : Ouverture tragique, opus 81 – Concerto pour piano n° 1, opus 15
Franz Schubert : Symphonie n° 8 «Inachevée», D. 759

Jean-Frédéric Neuburger (piano)
Orchestre Lamoureux, Kenneth Hsieh (direction)


K. Hsieh



Le déluge automnal s’est arrêté, mais il y a des jours où l’on se dit qu’on aurait mieux fait de rester chez soi, comme durant la première moitié de ce concert de l’Orchestre Lamoureux, que sa présidente, la violoniste Bernadette Gardey, avait pourtant dédié aux dix ans de l’association Staccato, qui soutient l’association symphonique parisienne. Hélas, la baguette pesante et peu inspirée du Canadien Kenneth Hsieh, directeur musical de l’Orchestre métropolitain de Vancouver, plombe les deux premières œuvres inscrites au programme: l’Ouverture tragique (1881) de Brahms en devient... académique, grandiloquente, dépourvue de toute urgence ou tension; de même, la Huitième symphonie «Inachevée» (1822) de Schubert paraît bien trop placide, éteinte et poussive, dépourvue de relief et d’enjeu. Trop souvent, l’équilibre entre les différents groupes d’instruments n’est pas convenablement assuré et la plupart des départs se font de manière désordonnée. Dans de telles conditions, on comprend que les musiciens ne se présentent pas non plus sous leur meilleur jour.


Mais l’événement, en ce dimanche après-midi, c’était la venue de Jean-Frédéric Neuburger, justification de la remise en cause de l’ordre de la traditionnelle séquence ouverture/concerto/symphonie, permettant par la même occasion de libérer par anticipation quelques pupitres de cuivres. Dans le Premier concerto (1858) de Brahms, le pianiste français, qui fêtera ses 23 ans à la fin du mois, confirme qu’il dispose des moyens techniques et de l’endurance pour affronter un tel défi. Mais c’est pour y déployer une belle finesse de toucher, davantage qu’une puissance physique tout azimut, et un jeu sobre, presque sévère, plus réfléchi que se laissant aller à des passions romantiques. Toutes qualités qui conviennent on ne peut mieux au bis, une adaptation de la Sicilienne de la Sonate pour flûte et clavier BWV 1031 de Bach.


Le site de l’Orchestre Lamoureux
Le site de Kenneth Hsieh



Simon Corley

 

 

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