About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Les débuts du saxophone

Paris
Musée d’Orsay
12/04/2009 -  
Jérôme Savari : Fantaisie sur des motifs du «Freischütz»
Jules Demersseman : Fantaisie sur un thème original, opus 32
Jean-Baptiste Singelée : Grand duo concertant, opus 55 (extraits) – Fantaisie pour saxophone soprano et piano – Solo de concert pour saxophone baryton et piano
Ambroise Thomas : Solo de saxophone alto extrait de «Hamlet»
Georges Bizet : Solo de saxophone alto extrait de «L’Arlésienne»
Florent Schmitt : Le Songe de Coppélius, opus 30 n° 11
André Caplet : Légende (arrangement Yann Olivo)

Atyopsis: Alexandre Souillart (saxophones), Matthieu Acar (piano) – Carmen Lefrançois (saxophone alto)


A. Souillart (© Janine Villemin)



Chaque année, «Avant-scènes» vise à permettre aux étudiants en cycle de perfectionnement du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSMDP) de s’entraîner en vue des concours auxquels ils auront à se présenter au début de leur carrière. Les deux épreuves publiques de ce «concours pour les concours» se sont déroulées à l’auditorium du musée d’Orsay les 28 et 29 novembre: elles ont permis de couronner le flûtiste Matteo Cesari et le saxophoniste Alexandre Souillart. Récompense: un engagement avec l’Orchestre des lauréats du Conservatoire (le 6 mars à la Cité de la musique) et un récital à Orsay dans le cadre des «Concerts de midi trente».


Public bien plus clairsemé qu’à l’accoutumée, hélas, pour le premier de ces deux «concerts des lauréats», le second étant programmé le 15 décembre: en raison du mouvement de grève qui touche actuellement certains musées, la forte menace d’annulation qui planait sur ce concert n’a pu être levée que moins de deux heures avant qu’il ne commence. Avec le pianiste Matthieu Acar, Alexandre Souillart forme depuis 2008 le duo Atyopsis; ils ont choisi de donner un intéressant aperçu du premier demi-siècle du saxophone français en même temps qu’un tour presque complet de cette famille d’instruments. Neuf ans seulement après que l’invention a été brevetée, le Parisien Jérôme Savari (1819-1870) atteint un niveau technique déjà tout à fait étonnant, si l’on en juge par sa Fantaisie sur des thèmes du «Freischütz» (1855), même si ce pot-pourri d’un intérêt musical assez faible évoque encore les procédés de la clarinette.


Le Nordiste Jules Demersseman (1833-1866), flûtiste ami d’Adolphe Sax, fut également l’un des premiers à s’intéresser à l’instrument: sa Fantaisie sur un thème original (1860) marque des progrès en termes de virtuosité, notamment dans sa cadence centrale. Après ces deux morceaux pour saxophone alto, viennent les deux derniers mouvements d’un Grand duo concertant (1858) où il est associé au saxophone soprano de Carmen Lefrançois: on doit l’œuvre au violoniste bruxellois Jean-Baptiste Singelée (1812-1875), également ami de Sax et créateur de la formation du quatuor de saxophones. Il écrivit de nombreuses pièces pour les concours du Conservatoire de Paris, dont une Fantaisie pour saxophone soprano et un Solo de concert pour saxophone baryton, occasion de poursuivre ainsi le tour d’horizon des différentes membres de la famille.


Après ces pionniers, le temps de la reconnaissance vint rapidement, et d’abord à l’Opéra, où Sax était responsable de la musique de scène: intégré à l’orchestre dans L’Africaine de Meyerbeer, le saxophone alto se voit confier un poignant solo dans Hamlet (1868) d’Ambroise Thomas, exemple suivi par Bizet dans l’Intermezzo de L’Arlésienne. Dans les premières années du XXe siècle, Debussy lui consacre une Rhapsodie, mais les jeunes musiciens ont fait un choix un peu plus original avec Le Songe de Coppélius (1906) de Schmitt, qui a également laissé un important Quatuor de saxophones: par ailleurs membre du Quatuor Osmose, Alexandre Souillard y tient le ténor, précisément celui auquel est destiné la pièce de Schmitt, évoquant davantage l’Orient que le caractère diabolique du personnage de Coppélia. Associant à l’origine le saxophone alto à un trio de bois et à un quintette à cordes, la Légende de Caplet a été arrangée pour saxophone et clavier par le pianiste Yann Olivo: Matthieu Acar peut enfin se mettre en valeur, tandis qu’Alexandre Souillart trouve chez ce compositeur négligé une page de plus grande dimension et aux climats plus diversifiés, tour à tour lyrique, nostalgique et passionnée, lui permettant de déployer toute l’étendue de ses moyens.


Le site d’Alexandre Souillart



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com