About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Routine de luxe

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/27/2009 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon, opus 35
Igor Stravinski : Le Sacre du printemps

Sergej Krylov (violon)
Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg, Youri Temirkanov (direction)


S. Krylov


L’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg se produit à trois reprises à l’occasion de sa huitième venue au Théâtre des Champs-Elysées. Le fil conducteur – le centenaire de la première saison des Ballets russes – permet de l’admirer dans son arbre généalogique et suscite, avenue Montaigne, une affluence aussi massive que prévisible. Tchaïkovski figure au programme des deux premiers concerts : après Le Lac des Cygnes (voir ici), le Concerto pour violon (1878), défendu par Sergey Krylov, par ailleurs soliste dans le Shéhérazade donné en seconde partie de soirée deux jours auparavant. Youri Temirkanov, qui entame les premières mesures alors que de nombreux spectateurs n’ont pas encore rejoint leur place, ne parvient pas à en renouveler l’écoute d’autant que le violoniste assure une prestation certes conforme à la réputation du lieu mais anonyme et sans enjeu. L'extrait de la Deuxième Soante d'Ysaÿe offert en bis résume son savoir-faire : jeu sous contrôle et maîtrise instrumentale, quoi qu’il advienne. Le chef obtient de ses musiciens une sonorité typée mais les cordes, fidèles à leur légende, séduisent davantage que les bois.


Les Russes ont emporté dans leurs bagages les trois ballets de Stravinski créés à Paris entre 1910 et 1913. Le Sacre du printemps (1913) fit scandale dans cette même salle lorsque Monteux l’exécuta pour la première fois, le 29 mai 1913. Si cet autre pilier du répertoire s’écoute aujourd’hui dans un relatif silence, l’impact qu’il procure n’est en rien écorné. Le successeur de l’impérial Mravinski convainc davantage (régularité rythmique, logique dramatique imparable), équilibre les forces et veille à la mise en place, d’une qualité supérieure. Etonnante est cette impression qu’il donne d’accompagner, plus que diriger, cet orchestre, il est vrai, parfaitement rodé. Si certaines interventions des vents laissent à désirer, la prestation d’ensemble se révèle, en fin de compte, largement supérieure à la moyenne. La ductilité et le relief des cordes impressionnent une nouvelle fois, ce qu’illustre un des bis donnés à la fin de ce programme déraisonnablement court : une « Mort de Tybalt » du Roméo et Juliette de Prokofiev éblouissante, si bien que l’on quitte l’écrin de cette salle mythique avec le regret de ne pas avoir entendu d’autres pages de ce chef-d’œuvre.



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com