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Des vents inspirés

Marseille
Opéra (Foyer)
09/19/2009 -  
Ludwig van Beethoven: Quintette pour instruments à vent et piano, opus 16
Franz Schubert: Introduction et Variations sur «Trockne Blumen» pour flûte et piano, D. 802
George Onslow: Quintette à vent, opus 81

Jean-Marc Boissière (flûte), Armel Descotte (hautbois), Didier Guérard (clarinette), Stéphane Coutable (basson), Julien Desplanque (cor), Dan Levy (piano)





Il n’est pas toujours nécessaire d’aller écouter des stars internationales pour savourer un beau moment. C’est ce que nous a rappelé ce concert de musique de chambre titré « Les Petits bois de l’opéra » qui nous a permis d’entendre un magnifique quintette à vent composé de membres de l’Orchestre de l’Opéra de Marseille. Bien soutenus par l’accompagnement délicat et précis du pianiste Dan Lévy, ils ont excellé à rendre toute la dimension dramatique et expressive du Quintette en mi bémol de Beethoven, chantant à gorge déployée tout au long d’un Andante cantabile de rêve. Tout était réuni pour notre plaisir, l’écoute mutuelle, la perfection des équilibres, la somptuosité des timbres qui emplissaient sans excès l’agréable Foyer de l’Opéra. Tant de qualités réunies confortent la réputation d’excellence de l’école française de vents.


Les vents au complet et sans piano ont donné une lecture fouillée du rare Quintette à vent en fa majeur d’Onslow, mais il faut bien avouer que la musique, ici un brin académique, de ce disciple français de Beethoven souffrait du voisinage avec son illustre modèle. Sans doute Onslow est-il plus à l’aise dans le maniement des cordes, ainsi que l’attestent le grand nombre de quatuors et de quintettes qu’il a composés pour elles. Les interprètes ont néanmoins réussi à souligner les nombreuses beautés de détail d’une écriture aux denses entrelacs polyphoniques, qui manque cependant quelque peu de clarté et de prégnance dans sa direction d’ensemble, la réservant aux oreilles les plus attentives, malgré son bel Andante moderato, sombre et presque funèbre.


En revanche le flûtiste Jean-Marc Boissière et le pianiste Dan Lévy ont dû toucher au cœur tous les auditeurs avec les Variations sur «Trockne Blumen» de Schubert, un des rares chefs-d’œuvre romantiques composés pour la flûte. Préservant à chaque instant une sonorité délicieuse, tour à tour d’une expressivité douloureuse et d’une virtuosité échevelée, Jean-Marc Boissière nous y a beaucoup impressionnés.



Philippe van den Bosch

 

 

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