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Romantismes

Paris
Salle Pleyel
09/23/2009 -  et 24 septembre 2009
Camille Saint-Saëns: Concerto pour piano n° 2, opus 22
Serge Prokofiev: Symphonie n° 5, opus 100

Tzimon Barto (piano)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


T. Barto



Programme court, qui aurait gagné à commencer par une traditionnelle ouverture, pour ce deuxième concert de la saison de l’Orchestre de Paris, associant deux compositeurs qui n’ont guère d’autre point commun que d’avoir appartenu aux plus grands virtuoses de leur temps.


Comme Lang Lang, Tzimon Barto fait partie des solistes que Christoph Eschenbach a souvent programmés. Alors qu’il fut lui-même un artiste exemplaire de sobriété et d’intériorité avant de se consacrer quasi exclusivement à la direction d’orchestre, ses choix ne laissent pas de surprendre. L’interprétation du Deuxième concerto (1868) de Saint-Saëns par le pianiste américain ne dissipe hélas nullement cet étonnement, bien au contraire. Dès les mesures introductives, le ton est donné: Barto en fait une sorte de cadence, et même bien pire, déconstruisant et surjouant le propos, agressant le clavier avec brutalité. Incohérent tant il est parfois étiré à l’extrême, l’Andante initial souffre davantage de ces mauvais traitements que les deux autres mouvements, même si, trop souvent, seul le tapage tient lieu d’expression. L’élan romantique peut excuser certaines libertés avec la partition, qu’il a pourtant sous les yeux, mais ne justifie pas la confusion avec Liszt ou Tchaïkovski: c’est oublier en effet des éléments essentiels du style de Saint-Saëns, son élégance française, son attachement à un certain idéal classique. Exaltation virtuose? Même la technique tient davantage de l’esbroufe que de la précision, le savonnage des traits et les décalages avec l’orchestre suggérant même une préparation insuffisante. En bis, avec les cordes de l’orchestre, il donne l’Allegro initial du Concerto en la majeur de Bach, roboratif, raide et mécanique, pas très orthodoxe, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.


Romantisme, encore, après l’entracte, car c’est ainsi qu’Eschenbach conçoit la Cinquième symphonie (1944) de Prokofiev. Il est possible de la rendre plus âpre, plus dramatique, plus ironique ou plus objective – il sera d’ailleurs intéressant d’entendre le 1er juillet prochain au Théâtre des Champs-Elysées Neeme Järvi et l’Orchestre national de France – mais le chef allemand convainc pleinement en négligeant le message historique ou politique de l’œuvre pour la placer dans la descendance de Roméo et Juliette ou même aussi de l’exubérance constructiviste des années 1920, tout en contrôlant soigneusement les déferlements sonores. Un ralenti coupable à la fin de la première phrase de l’Andante initial fait pourtant craindre le pire, mais le lyrisme et la générosité ne tardent pas à l’emporter, et ce sans alanguissements inutiles, dans les mouvements impairs: une vision poétique à souhait, qui sait cependant se faire ludique dans les mouvements pairs, et servie par la qualité d’ensemble de l’Orchestre de Paris.


Le site de Tzimon Barto



Simon Corley

 

 

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