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Une ambition nouvelle

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/15/2009 -  
François Couperin: Les Goûts-Réunis (Concerts VII et X)
Maurice Ravel: Le Tombeau de Couperin – Tzigane – Concerto pour piano en sol – Ma mère l’Oye

Deborah Nemtanu (violon), Frank Braley (piano)
Ensemble orchestral de Paris, Louis Langrée (direction)





Sous l’impulsion de Jean-Marc Bador, directeur général depuis octobre dernier, l’Ensemble orchestral de Paris (EOP) a entièrement renouvelé son équipe artistique. John Nelson, directeur musical de 1998 à 2008 et désormais «directeur musical honoraire», n’a pas été remplacé, mais Joseph Swensen a été nommé «premier chef invité» et conseiller artistique, tandis que Nicolas Bacri interviendra en tant que «compositeur associé» et qu’une coopération étroite est instituée avec le chœur de chambre accentus de Laurence Equilbey. Une ambition nouvelle qui se retrouve dès un beau programme d’ouverture, autour de Ravel, rehaussé de la venue de Louis Langrée, l’une de ces nombreuses baguettes françaises qui semblent hélas vouées à attester la véracité de l’adage «Nul n’est prophète en son pays».


La soirée débute toutefois sur une fausse bonne idée: donner, avant Le Tombeau de Couperin (1917/1919), les Concerts VII et X des Goûts-Réunis (1724) de Couperin avec quatre solistes de l’Ensemble accompagnés au clavecin par Matthieu Dupouy. Bien que pimentée de quelques options plus conformes à la façon dont on aborde aujourd’hui ce répertoire, l’interprétation ramène près d’un demi-siècle en arrière, à ces accablants pensums de nature à dégoûter à tout jamais l’auditeur du baroque. Et il faut ensuite endurer un long changement de plateau pour installer les musiciens dans leur disposition symphonique habituelle.


Après un tel enterrement, Couperin a heureusement droit à son Tombeau: Langrée y affirme sa prédilection pour de sensuelles vagues sonores (Prélude) et joue habilement du tempo – Forlane plutôt lente, mais sans romantisme excessif, Menuet plutôt rapide, mais attentif à la respiration – avant de conclure sur un Rigaudon revigorant. Malgré une prestation très inégale des bois, il n’en prend pas moins généreusement la peine d’aller dans leurs rangs pour les faire saluer individuellement. Ensuite, dans Tzigane (1924), Deborah Nemtanu, «premier violon super soliste» de l’EOP met tout ce qu’il faut (assurance, brio, engagement), et même davantage (humour, chic).


Alors qu’après une prestation soliste, les chefs de pupitres sont généralement dispensés de rejoindre leurs camarades musiciens, la violoniste reprend son poste de konzertmeister après l’entracte. Frank Braley adopte comme de coutume une allure et une attitude décontractée, mais son Concerto en sol (1931) n’a rien de négligé: l’Allegramente agace certes par un jeu très articulé et par une tendance à ralentir pour s’attarder sur les détails, à laquelle Langrée se prête également volontiers, mais le sublime Adagio est préservé de ce maniérisme. Dans le Presto final, le pianiste mène un train d’enfer et l’orchestre suit comme il peut. Deborah Nemtanu et Frank Braley offrent alors ensemble un bis, la Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré (1922), qui met davantage à l’épreuve leur sensibilité que leur virtuosité. Dans Ma mère l’Oye (1908/1911), Louis Langrée souligne la dimension narrative des cinq pièces, avec chaleur, lyrisme et tendresse, quitte à rendre la péroraison du «Jardin féerique» un peu trop tonitruante.


Le site de l’Ensemble orchestral de Paris



Simon Corley

 

 

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