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Pot pourri

Gijón
Salinas (Eglise paroissiale)
08/24/2009 -  et 25 (Cudillero), 26 (Vegadeo), 27 (Luanco) août
Wolfgang Amadeus Mozart : Ouverture des "Noces de Figaro", K. 492
Edvard Grieg : Peer Gynt, Suite n° 1, opus 46
Franz von Suppé : Ouverture de "Cavalerie légère"
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Polonaise tirée d'"Eugène Onéguine"
Johann Strauss : Sang viennois, opus 354

Orquesta Sinfónica del Principado de Asturias, Oliver Díaz (direction)

Jesús López-Cobos aurait dit qu’être musicien en Espagne, c’est comme être torero en Finlande. Si cela est vrai, on souhaite beaucoup de courage à Gerard Mortier, si dur à l’encontre du public parisien, à la tête de l’Opéra de Madrid, dans la patrie de la zarzuela... Des éléments peuvent parfois corroborer l’assertion, plutôt ravageuse et en fait dépassée. Ainsi, le concert donné par l’Orchestre symphonique de la Principauté des Asturies à Salinas, station balnéaire dotée d’une longue et belle plage, idéale pour le surf, jouxtant la cité industrielle et le port d’Avilés sur la côte cantabrique. C’est là que des organisateurs irresponsables et assurément pas mélomanes pour un sou avaient décidé de produire le valeureux orchestre international de la région, dans une petite église hideuse des années cinquante, devant un retable néoplateresque verdâtre aux petits angelots bien roses d’une rare laideur. La moitié de l’église était donc occupé par près d’une soixantaine d’instrumentistes presque cachés par les piliers du chœur et l’autre, sur des bancs inconfortables et resserrés, par un public bien tassé semblant être parfois entré là écouter des cordes pour éviter celles s’abattant à l’extérieur, avec enfants en bas âge, éventails et portables en pleine forme sonore.


Certes, il s’agissait d’un « concert d’été » financé par la caisse d’épargne Cajastur, sans prétention, autour d’œuvres éminemment populaires mais les limites dans le traitement des musiciens comme valets n’étaient-elles pas dépassées ? Le programme même, pot pourri mal construit, annoncé par la Principauté de façon aussi officielle qu’erronée dans la presse depuis plusieurs jours sans aucune réaction (Crieg et Strass au lieu de Grieg et Strauss, chef Maximiliano Valdés au lieu d’Oliver Díaz), n’était en rien adapté au lieu, les tympans allaient être soumis à rude épreuve, et la bouillie acoustique était assurée.


Cela étant, malgré ces circonstances déplorables, le concert ne fut pas totalement catastrophique grâce aux efforts de musiciens parfaitement méritants, se regardant parfois effarés devant les décibels produits par leur ensemble dans une sorte de boîte à chaussures et semblant du coup inquiet de la solidité de l’affreux lustre de laiton pendu au dessus de leurs têtes. L’ouverture des Noces de Figaro (1786) fut par exemple plutôt bien enlevée même si la Suite de Peer Gynt (1892) fut ensuite assez inégale. Le «Matin» parut précipité, la belle flûte commençant sa journée en voulant la terminer au plus vite, l’orchestre bâclant les transitions et terminant dans le désordre. La «Mort d’Aase» fut traitée de la même manière, sans cœur. La «Danse d’Anitra» eut évidemment beaucoup de succès, le public applaudissant encore plus fort qu’après chaque autre pièce de la Suite. «Dans la caverne du roi des montagnes» devait probablement quant à elle être découverte par temps de brouillard tant les violoncelles et les contrebasses parurent pataudes et pâteuses.


Les choses s’améliorèrent avec la phonurgique ouverture de Cavalerie légère (1866) de Franz von Suppé (1819-1895), assez bien maîtrisée et déjà présentée par le même chef mais avec l’Orchestre symphonique de Gijón, le 20 août 2006, à Gijón (voir ici). La Polonaise tirée d’Eugène Onéguine (1879), tiède et réalisée sans passion, fut à son tour assez bondissante. Enfin, Sang viennois de Johann Strauss put clore le programme de façon relativement satisfaisante, les cordes n’étant cependant pas toujours à l’unisson, notamment lors des dernières mesures.


Le public bénéficia ensuite d’une reprise de la «Caverne», beaucoup mieux réalisée, plus claire, et d’un arrangement d’une chanson populaire asturienne Dime Paxarín Parleru réalisé par Daniel Sánchez Velasco, clarinettiste de l’orchestre, et brièvement présenté, au demeurant comme toutes les pièces du concert, par le jeune chef invité de l’orchestre Oliver Díaz.


On ne peut que souhaiter beaucoup de courage aux artistes lors de la suite de leur tournée régionale qui les fera passer tels des saltimbanques de service par des lieux aussi improbables que l’église de Salinas, à Cudillero (le 25 août), Vegadeo (le 26 août) et Luanco (le 27 août).



Stéphane Guy

 

 

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