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« Mes beaux oignons six liards la botte »

Montpellier
Le Corum, Salle Pasteur
07/17/2009 -  
Anonyme: Chanson nouvelle de tous les cris de Paris qui se chante sur la volte de Provence
Jean Georges Kastner: Les Cris de Paris
Claude Ledoux: Cri de blog
Edouard Déransart: Les Cris de la rue
Clément Janequin: Les Cris de Paris
Vincent Bouchot: Les Cris de Paris
Alfred Roland: Le Cri du Bagnérais
Régis Campo: Les Cris de Marseille
Vincent Scotto: Le Cri du poilu

Ensemble Clément Janequin : Dominique Visse (haute-contre), Hugues Primard (ténor), Vincent Bouchot (baryton), François Fauché (baryton), Renaud Delaigue (basse), Élisabeth Geiger (orgue), Vincent Leterme (piano), Nicolas Crosse (contrebasse)


L’Ensemble Clément Janequin (© Koen Brooss)


Parallèlement à la série « Jeunes Solistes » (voir ici), les « Rendez-vous de 18 heures » du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon offrent une programmation un peu plus éclectique que celle des concerts de 12 heures 30 et se destinent davantage aux musiciens confirmés. Cette année, ces « rendez-vous », qui ont lieu à la Salle Pasteur du Corum (sauf le 22 juillet à Narbonne), se répartissent en deux parties : de la musique de chambre du 13 au 24 juillet (avec, notamment, Marylin Frascone, Nelson Goerner, le London Haydn Quartet, Georges Pludermacher ou Sergei Edelmann qui fut le premier jeune soliste invité lors de la première édition en 1985) puis de la musique électronique du Groupe de Recherches Musicales de l’INA du 27 au 30 juillet (entre autres Benjamin De La Fuente, Christian Zanési, Pierre Schaeffer). Preuve que le festival a un sens aigu du service public, l’entrée est libre, ce qui explique le succès de ces manifestations. Ne tardez donc pas pour vous procurer un billet...


L’Ensemble Clément Janequin, placé sous la direction du haute-contre Dominique Visse, a concocté pour l’occasion un programme original autour du « cri », un genre associé à l’origine aux cris des marchands de rue qui ont également fait l’objet de farces et de représentations iconographiques, et ce dès le XVIe siècle. Relevés depuis le Moyen-Age, ces chants traditionnels n’ont rien d’une improvisation. Les textes interprétés sont distribués aux spectateurs, une excellente initiative dans la mesure où la plupart d’entre eux sont écrits en vieux français, quelque peu malaisé à saisir à l’audition pour les novices. Spécialisé dès sa fondation en 1978 dans la musique profane et sacrée de la Renaissance, l’Ensemble Clément Janequin baigne donc dans son élément. Cela dit, les chanteurs, accompagnés pour l’occasion d’un orgue, d’une contrebasse et d’un piano, ouvrent leurs horizons musicaux jusqu’aux XIXe et XXe siècles : Les Cris de Paris de Jean Georges Kastner (1810-1867), Les Cris de la rue d’Edouard Déransart, Le Cri du Bagnérais d’Alfred Roland (1797-1874) et Le Cri du poilu de Vincent Scotto (1874-1952) complètent des œuvres plus anciennes comme la Chanson nouvelle de tous les cris de Paris d’un compositeur anonyme du XVIe siècle – l’air étant perdu, les paroles sont associées à une mélodie de Claude Lejeune – et Les Cris de Paris de Clément Janequin (c. 1495-1558).


Des compositeurs d’aujourd’hui se sont essayés à ce genre, mais dans un registre plus tragique, comme Claude Ledoux (né en 1960) dont Cri de blog s’inspire d’un blog d’une jeune femme enlevée à l’adolescence pour être prostituée et qui découvre sa séropositivité. Avec Les Cris de Paris de Vincent Bouchot (né en 1966) et Les Cris de Marseille (délirants !) de Régis Campo (né en 1968), on retrouve les caractéristiques plus traditionnelles du cri, avec un ton volontiers gaillard. Le public ne manque donc pas de s’amuser à l’écoute de ces chansons à la frontière entre musique populaire et savante, souvent cocasses et parfois paillardes comme Le Cri du poilu. A quoi pensaient les poilus dans les tranchées durant les moments de trêve ? Aux femmes, bien entendu...


En bis, à défaut d’être parvenu à dénicher un cri du bis, comme l’indique malicieusement Dominique Visse, l’Ensemble Clément Janequin reprend Les Cris de Paris de Kastner. La meilleure façon d’interpréter ce répertoire, c’est de le prendre au sérieux sans se prendre au sérieux, ce qu’a brillamment accompli l’ensemble parisien avec une verve irrésistible.


Le site de Dominique Visse



Sébastien Foucart

 

 

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