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Célébrations chorales

Paris
Basilique de Saint-Denis
07/06/2009 -  et 7* juillet 2009
Ludwig van Beethoven : Fantaisie chorale, opus 80 – Symphonie n° 9, opus 125

Olga Guryakova (soprano), Marie-Nicole Lemieux (mezzo), Nikolai Schukoff (ténor), Franz-Josef Selig (basse), Herbert Schuch (piano)
BBC National Chorus of Wales, Adrian Partington (direction), Ensemble orchestral de Paris, John Nelson (direction)


J. Nelson



Ouverte par le Requiem de Verdi sous la direction de Riccardo Muti (voir ici), la quarantième édition du Festival de Saint-Denis s’est conclu sur l’une de ces grandes célébrations chorales que le lieu semble naturellement appeler. Au lieu de la Missa solemnis annoncée en début de saison, l’Ensemble orchestral de Paris (EOP) et son directeur musical honoraire, John Nelson, ont donné à deux reprises un programme certes toujours consacré à Beethoven, mais davantage de nature à mobiliser le public: la Neuvième symphonie (1824), fort logiquement précédée d’une page qui en fut l’esquisse, la Fantaisie pour piano, chœur et orchestre (1808). Consolation pour ceux qui ne se seraient pas remis de l’annulation de cette Neuvième façon karaoké géant qui devait être présentée non loin de là, au Stade de France (!), le 26 septembre prochain et, surtout, succès garanti, corroboré par une diffusion en direct tant sur Internet que sur un écran géant installé sur le parvis.


Dans la Fantaisie, le pianiste Herbert Schuch (né en 1979) prend au mot le titre et l’esprit de l’œuvre, au point de sembler parfois arbitraire et erratique. Nelson met en valeur le caractère solennel du propos, faisant sonner haut les appels de cors qui parsèment la partition. Durant son décennat à la tête de l’EOP, le chef américain a beaucoup dirigé Beethoven, dont il a même enregistré l’intégrale des Concertos pour piano puis des Symphonies. Le public est donc familier de son style vif et dynamique, articulé et carré, aux contours bien marqués, mais l’acoustique de la basilique en émousse singulièrement les angles, tandis que l’attention qu’il prête aux détails a tendance à se perdre dans les voûtes. Bien qu’importante, la réverbération ne gêne pas outre mesure dans les tutti, qui conservent une certaine clarté, pour peu que le tempo ne soit pas trop vif. Les effets de masse paraissent amoindris, avec des équilibres instrumentaux modifiés au détriment des bois, qui auraient gagné à être doublés, et, dans une moindre mesure, des cordes, pourtant légèrement renforcées par rapport à l’effectif habituel de l’EOP. Dans les passages moins forts, les soli donnent l’étrange impression – ainsi qu’on peut en juger depuis le centre du septième rang – de venir d’un point assez éloigné de la scène et il faut bien convenir que de telles conditions ne sont pas optimales pour les musiciens, d’autant que si elles masquent certaines faiblesses, elles en surexposent d’autres.


Pour autant qu’il soit ici possible d’en juger, l’interprétation de la Neuvième se veut plus objective que mystique ou métaphysique: manquant d’ampleur, elle en devient même quelquefois prosaïque. Devant le chœur pour la Fantaisie, le quatuor soliste se trouve à l’étroit entre le chef et l’orchestre pour la Symphonie, au point qu’on se demande comment Nelson peut encore être vu de certains des pupitres. Il est d’ailleurs toujours irritant de voir les quatre chanteurs arriver pour le seul dernier mouvement, comme si les trois précédents ne les concernaient en rien – alors même que les thèmes en sont rappelés au début de ce finale. En tout état de cause, hormis Franz-Josef Selig, une fois de plus excellent, leur intervention évoque par trop l’opéra, indépendamment de défauts rédhibitoires – soprano hurlant avec un timbre strident, ténor le plus souvent inaudible et à l’intonation hasardeuse.


En fin de compte, c’est le Chœur national gallois de la BBC qui tire le mieux son épingle du jeu et fête ainsi avec brio son vingt-cinquième anniversaire. Grâce à lui, ce n’est d’ailleurs pas Beethoven qui aura le dernier mot cette année à Saint-Denis: alors que l’orchestre a quitté la scène et que les spectateurs commencent à se disperser, c’est l’hymne gallois, Hen wald fy nhadau (Le Pays de mes pères), qui retentit de façon aussi inattendue qu’impressionnante dans la basilique.


Le site de Herbert Schuch
Le site du Chœur national gallois de la BBC
Le site de Marie-Nicole Lemieux
Le site de Nikolai Schukoff



Simon Corley

 

 

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