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Gâchis

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Saint-Denis (Bibliothèque de la Maison de la Légion d’honneur)
07/01/2009 -  et 6 (Montréal), 8 (Aspen) juillet 2009
Johannes Brahms : Sonate pour violoncelle et piano n° 1, opus 38
Benjamin Britten : Sonate pour violoncelle et piano, opus 65
Osvaldo Golijov : Omaramor
Frédéric Chopin : Sonate pour violoncelle et piano, opus 65

Alisa Weilerstein (violoncelle), Inon Barnatan (piano)


Alisa Weilerstein (© Christian Steiner)



Le Festival de Saint-Denis, c’est bien sûr une succession de baguettes illustres – Muti (lire ici), Masur, Boulez – mais il offre par ailleurs, pour ce qui est de la musique dite «classique», de belles affiches instrumentales, présentant notamment David Fray, Ophélie Gaillard, Marie-Elisabeth Hecker et Alina Ibragimova. On sait hélas que l’acoustique de la basilique n’est guère propice – et c’est un euphémisme – aux concerts symphoniques. Comble de malchance, la bibliothèque de la Maison de la Légion d’honneur n’est guère plus satisfaisante pour la musique de chambre, comme l’a montré ce récital d’Alisa Weilerstein (née en 1982), fille de Don Weilerstein, premier violon du Quatuor de Cleveland de 1969 à 1989, et accompagnée par Inon Barnatan (né en 1979), deuxième prix du concours de Porto en 1999 et finaliste du concours Clara Haskil en 2001.


Le lieu, avec ses hautes fenêtres donnant sur le parc, ses meubles vitrés surmontés de grandes assiettes et de potiches et, au mur, le portrait de Napoléon Ier voisinant avec la photographie officielle du président de la République ne manque pourtant pas de charme. Mais le plafond voûté amplifie excessivement le son: d’emblée, quand l’entrée des musiciens est saluée par les applaudissements des 200 spectateurs, on a l’impression qu’ils sont dix fois plus nombreux. C’est ce qui explique sans doute que tout paraisse surjoué dans la Première sonate (1865) de Brahms: violoncelle ronflant et vrombissant, presque toujours au bord de la pâmoison, piano percussif et assourdissant, bref du mauvais Rachmaninov, où tout se transforme en bouillie sonore dès qu’on atteint la nuance forte. Une telle acoustique ne peut que défigurer une œuvre aussi fine, allusive et versatile que la Sonate (1961) de Britten: dommage pour la technique et l’assurance sidérantes de la jeune violoncelliste américaine.


Après l’entracte, elle a choisi de débuter par une page d’Osvaldo Golijov (né en 1960) pour violoncelle seul: Omaramor (1991) juxtapose dans son titre le nom du dramaturge argentin Omar del Carlo et la traduction espagnole du mot «amour». Et c’est bien d’Argentine qu’il est question dans cette pièce rhapsodique et post-piazzollienne de huit minutes, fondée sur une chanson de Carlos Gardel. Gros sabots et cœur sur la main pour la Sonate (1846) de Chopin, qui aurait mérité mieux, à l’exception d’un Largo d’une belle simplicité, bissé avant la reprise du Scherzo de la Sonate de Britten.


Le site d’Alisa Weilerstein
Le site d’Inon Barnatan
Le site d’Osvaldo Golijov



Simon Corley

 

 

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