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Du violon à Bagatelle

Paris
Orangerie de Bagatelle
06/30/2009 -  
Frédéric Chopin : Polonaise n° 5, opus 44 – Nocturne, opus 48 n° 2 – Mazurkas, opus 56 n° 1, opus 33 n° 4 et opus 41 n° 1 à n° 4 – Grande valse brillante, opus 34 n° 1
Nicolò Paganini : Caprices opus 1 n° 17, n° 20, n° 21 et n° 24
Karol Szymanowski : Trzy kaprysy Paganiniego, opus 40 – Mity, opus 30

Régis Pasquier (violon), Jean-Claude Pennetier (piano)


Régis Pasquier



A Bagatelle, la soirée commence comme il se doit au Festival Chopin: une journée écrasante de chaleur incite à aller goûter à la fraîcheur du parc, un paon, comme chez Jules Renard, crie «Léon! Léon!» et Jean-Claude Pennetier, familier du lieu (voir ici), offre un large bouquet de pièces du compositeur polonais. Nonobstant quelques petits accrocs et une pédale un peu trop présente, il fait surgir la poésie de derrière chaque note de la Cinquième polonaise (1841), qu’il enchaîne au second des Nocturnes de l’Opus 48, l’un des plus développés de la série, écrit la même année dans la même tonalité de fa dièse: dans ces deux pièces, le pianiste français fait prédominer l’esprit libre d’une ballade. Fluide, subtil et narratif, il s’adapte pour caractériser de manière bien différenciée chacune des six Mazurkas qu’il a sélectionnées: la première des trois de l’Opus 56 (1843), la dernière des quatre de l’Opus 33 (1838) et les quatre de l’Opus 41 (1839). La «Grande valse brillante» (1835), première de l’Opus 34, qui conclut cette première partie paraît moins précipitée que de coutume: plus espiègle et tendre que «brillant», Pennetier use du rubato et fait partager son plaisir à musarder dans la partition.


Après un entracte traditionnellement consacré, pour le public, à la promenade dans la roseraie et, pour les bénévoles, à l’installation des photophores sur la scène, le concert prend un tour nettement plus original: en effet, Chopin n’ayant pas composé pour le violon, à la différence du violoncelle, il est donc rare que des violonistes se produisent durant le festival. S’inscrivant dans la thématique de cette édition intitulée «Chopin reçoit Szymanowski», Régis Pasquier donne les Trois Caprices de Paganini (1918) pour violon et piano, qu’il fait précéder de quatre des vingt-quatre Caprices (1805) de Paganini pour violon seul, à savoir les trois qui ont inspiré Szymanowski (Vingtième, Vingt-et-unième et Vingt-quatrième) et, en bonus par rapport au programme initialement annoncé, le Dix-septième: rapprochement éclairant sur la nature complexe du travail accompli par Szymanowski, bien au-delà d’une simple adaptation, harmonisation ou adjonction d’une partie de piano.


Si, au contraire des Trois Caprices, les Mythes (1915) ne sont pas dédiés à Pavel Kochanski, ils n’en portent pas moins l’empreinte de ce violon «impressionniste» que le virtuose a véritablement contribué à créer. Trouvant sa source dans la Grèce antique, comme le dernier acte du Roi Roger ou les Métopes pour piano, ce triptyque constitue peut-être le chef-d’œuvre de Szymanowski, impression qu’une interprétation aussi remarquable que celle de Pasquier ne peut que confirmer: comme tout au long de cette seconde partie, il s’impose par la justesse de ses aigus, la beauté de son cantabile et de sa sonorité, mais aussi par son jeu à la fois varié et exigeant, fin et engagé, rendant justice aux «effets spéciaux» de l’écriture sans céder aux effets faciles.



Simon Corley

 

 

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