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Tout le monde se lève pour Dudamel

Paris
Salle Pleyel
06/26/2009 -  
Erich Wolfgang Korngold : Concerto pour violon, opus 35
Gustav Mahler : Symphonie n° 1

Renaud Capuçon (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Gustavo Dudamel (direction)


R. Capuçon (© Simon Fowler/Virgin Classics)


A compter de la prochaine saison, Gustavo Dudamel succédera, à vingt-huit ans seulement, à Esa-Pekka Salonen au poste de directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles. Dès novembre 2005, puis en octobre 2007 (voir ici) et en mai 2008, l’Orchestre philharmonique de Radio France avait invité cette nouvelle étoile de la baguette, qui avait alors montré que son ascension fulgurante, auréolée du succès en forme de conte de fées moderne du «Sistema», n’était pas injustifiée. Son retour à Paris a d’autant plus facilement fait salle comble que Renaud Capuçon était également à l’affiche: voici tout juste deux semaines au Théâtre des Champs-Elysées, le violoniste français interprétait le sombre Concerto de Schumann (voir ici); aujourd’hui, c’est le rayonnant Concerto (1945) de Korngold. Charmeur et exubérant, voire cabotin, même si ses traits ne sont pas toujours précis et si son intonation suscite parfois des interrogations, il exalte le caractère délibérément «violonistique» d’une partition conçue pour Huberman et créée par Heifetz. Plus à son avantage dans le legato de la Romance, il relève le défi du tempo trépidant que Dudamel impose dans le Finale et offre comme de coutume en bis son adaptation fétiche de la «Danse des esprits bienheureux» d’Orphée et Eurydice (1762) de Gluck.


A la fin de l’été 1909, le jeune Korngold, alors âgé de douze ans, rend visite à Mahler pour lui jouer un Scherzo et une Passacaille pour piano: impressionné, son aîné lui recommande de faire précéder ces deux pièces d’un mouvement, afin de former ce qui allait être sa Première sonate; vingt ans plus tôt, Mahler avait quant à lui achevé sa Première symphonie (1888). Par sa générosité et son enthousiasme, Dudamel n’a pas son pareil pour galvaniser des musiciens qui lui réservent un accueil aussi rare par sa chaleur que par son unanimité. De fait, l’orchestre, à commencer par un impeccable pupitre de trompettes, se montre sous son meilleur jour et se plie fidèlement aux choix du chef vénézuélien. Celui-ci confirme de remarquables qualités techniques, notamment par la clarté dont il fait ressortir les différentes voix. Mais on peut ensuite discuter certaines de ses options: la lenteur et la timidité de l’éveil de la nature dans le premier mouvement, qui, à la fin de l’exposition et dans la coda, après un développement manquant de tension, bascule au contraire subitement dans la précipitation; la façon insistante dont il ralentit et alourdit les toutes premières mesures du Scherzo, puis les clins d’œil appuyés du Trio. Le troisième mouvement paraît également trop surligné dans sa truculence ironique, à l’exception du passage central en majeur, qu’il restitue de façon à la fois subtile et poétique. Bref, plus proche d’un Bernstein que d’un Walter, d’un Klemperer ou d’un Haitink, il a tendance à en rajouter dans cette musique qui n’en a pourtant pas vraiment besoin. Et c’est dans le Finale que son goût pour les contrastes s’épanouit le mieux: orages stridents et hurlants, grand lyrisme du second thème et hymne conclusif – huit cors, trompette et trombone debout ainsi que l’exige la partition.


Dudamel met cependant Pleyel à ses pieds – autrement dit, le parterre, les tribunes du chœur et une bonne partie des spectateurs des balcons se lèvent pour lui faire fête: il retrouvera le Philhar’ dès les 23 (à nouveau avec Renaud Capuçon) et 24 octobre prochain, pour deux concerts où ils seront renforcés par des membres de son Orchestre des jeunes Simón Bolívar du Venezuela.


Le site de Gustavo Dudamel



Simon Corley

 

 

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