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Duos à Auteuil Paris
Jardin des serres d’Auteuil (Pavillon des azalées)
06/21/2009 -
Serge Rachmaninov : Etudes-Tableaux, opus 39
Maurice Ravel : Rapsodie espagnole (*)
Ho-Jeong Lee, Jean-Efflam Bavouzet (*) (piano)
Au début et à le fin de l’été, les rendez-vous que fixent «Les Solistes aux Serres d’Auteuil» au Pavillon des azalées sont toujours très appréciés: non pas parce l’endroit est des plus frais, même fenêtres ouvertes, ou des plus calmes, compte tenu de la proximité du périphérique et de l’autoroute de l’Ouest, mais parce que depuis 2000, Anne-Marie Réby réussit à y concilier qualité et modération tarifaire (15 euros). En deux temps, comme de coutume (19-28 juin, puis 28 août-13 septembre), le festival confirme la constance de sa politique: d’excellents musiciens (Pascal Amoyel, Emmanuelle Bertrand, Hervé Billaut, Frederic Chiu, Finghin Collins, Brigitte Engerer, David Grimal, Roger Muraro, Georges Pludermacher), dont bon nombre sont des habitués mais sans oublier pour autant la jeune génération (Natacha Kudritskaya, Adam Laloum, Tristan Pfaff, Irene Veneziano), et l’exigence que chaque programme comprenne une œuvre contemporaine, notamment grâce aux commandes passées cette année à Jean-Louis Agobet, Jérôme Combier, Bertrand Dubedout et Richard Dubugnon. Particularité de cette dixième édition, les duos de piano sont à l’honneur: Claire Désert et Florent Boffard, Marie-Josèphe Jude et Michel Béroff, David Lively et Hüseyin Sermet, Cédric Tiberghien et Bertrand Chamayou.
D’une durée d’une heure, les concerts ont lieu le vendredi, le samedi et le dimanche à 19 heures, à l’exception du dimanche de la Fête de la musique, où une «carte blanche» a été accordée dès 18 heures à Jean-Efflam Bavouzet et François-Frédéric Guy, sous la forme de trois concerts: avant de conclure ensemble la journée par un récital à deux pianos, chacun présente un jeune pianiste auquel il se joint pour conclure, également à deux pianos. Jean-Efflam Bavouzet «parraine» ainsi Ho-Jeong Lee: formée dans son pays natal puis en Allemagne, la Coréenne, âgée de vingt-trois ans, s’attaque aux neuf Etudes-Tableaux de l’Opus 39 (1917) de Rachmaninov, rarement données ainsi dans leur intégralité. Les moyens techniques sont là: un minimum de scories, de la puissance, et même du punch, aussi bien qu’un sens de la couleur. L’articulation souffre cependant parfois d’un excès de pédale et si le sentimentalisme dont cette musique est trop souvent affublée est heureusement évité, il est sans doute possible d’en faire ressortir davantage le caractère neurasthénique, glacial ou maléfique.
Ho-Jeong Lee, le nom n’en est pas mois à retenir, et on pourra la suivre cet été notamment à la Roque d’Anthéron, avant qu’elle ne se lance dans le prochain concours Long-Thibaud. Avec Jean-Efflam Bavouzet (accompagné d’un tourneur de pages très convaincu, François-Frédéric Guy), elle a choisi la Rapsodie espagnole (1907) de Ravel: une démonstration de virtuosité et de mise en place pour cette «version originale» de l’œuvre, qui en souligne la modernité, même si les interprètes ne restent pas insensibles à la couleur locale.
Le site des Solistes aux Serres d’Auteuil
Simon Corley
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