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Chopin reçoit Szymanowski

Paris
Orangerie de Bagatelle
06/20/2009 -  
Autour des Mazurkas opus 50 de Szymanowski

Philippe Cassard (piano et présentation)





Dans le reflet du Steinway de l’Orangerie de Bagatelle, un spectateur est assis au premier rang, sous l’œil du portrait de Chopin par Delacroix: Karol Szymanowski, autre grand francophile et francophone. L’affiche du festival «Chopin à Paris» réussit ainsi une fort poétique mise en image du thème de sa vingt-sixième édition, intitulée «Chopin reçoit Szymanowski». Jusqu’au 14 juillet, les excellents musiciens conviés par les époux Paszkiewicz dans cet écrin de verdure qu’on a toujours plaisir à retrouver aux beaux jours se succéderont pour des récitals où, en plus bien sûr de Chopin, Szymanowski fera partie des «figures imposées» à Toros Can, Frederic Chiu, Jean-Frédéric Neuburger, Martin Roscoe ou Mikhaïl Rudy. Chaque programme comprendra en effet au moins une de ses œuvres, et ce au-delà même du seul domaine purement pianistique, puisque Régis Pasquier, accompagné de Jean-Claude Pennetier, donnera les Mythes et les Trois caprices d’après Paganini.


Outre les différentes formes traditionnelles de concerts (le soir en semaine «aux chandelles», le samedi après-midi et le jour de la Fête de la musique pour les jeunes pianistes, mais aussi le dimanche après-midi), les «Café-confer’» du samedi matin, instaurés voici deux ans, sont reconduits. Au nombre de deux, au lieu de trois les années précédentes, ils permettront, après le jus d’orange, le croissant et le café de rigueur, d’entendre le 27 juin Didier van Moere sur «Szymanowski, l’homme et l’œuvre». Et, comme en 2007 (voir ici), le premier «Café-confer’» consiste en l’enregistrement public du dernier numéro de la (quatrième) saison des «Notes du traducteur» que présente Philippe Cassard dans le cadre du «Matin des musiciens» sur France Musique, consacré aux Mazurkas de l’Opus 50 (1925) de Szymanowski. Le pianiste français se produira d’ailleurs lui-même en récital à Bagatelle le 24 juin, le soir même de la diffusion de son émission, notamment dans quatre de ces Mazurkas.


Sans doute en partie redondante avec la série «Grands compositeurs» que Marc Dumont dédiera à Szymanowski en début d’après-midi tout au long de la même semaine, la première heure peine à convaincre: l’audition de cinq des vingt pièces du recueil tirées d’enregistrements publiés par trois pianistes différents est suivie d’une rapide introduction biographique. C’est ensuite à nouveau l’audition de disques, mais cette fois-ci un choix de fragments dont Philippe Cassard revendique la subjectivité, car il s’agit des pages – aussi bien instrumentales que symphoniques ou lyriques – dont la découverte l’a le plus marqué. Quelques imprécisions émaillent le propos – si impressionnante soit-elle, la Troisième symphonie ne dure pas quarante minutes – mais à sa décharge, il avoue avoir du mal à se concentrer, troublé par les essais de sonorisation réalisés non loin de là en vue de la Fête de la musique.


La seconde partie se concentre sur l’analyse de trois des Mazurkas. Pour Philippe Cassard, l’Opus 50 s’intéresse moins à la mazurka proprement dite qu’à la manière dont Chopin l’a traitée, procédant par références voire par citations, ou entretenant une similitude de climat, comme le montre le rapprochement entre la Douzième de Szymanowski et la Quatrième de l’Opus 30 de Chopin. Mais il met également en lumière la parenté avec Debussy – trépignements d’arpèges de la Troisième rappelant L’Isle joyeuse, caractère libre, presque improvisé, mais aussi recherche de la couleur comme dans les Etudes – ainsi qu’avec Scriabine. Le début de la Neuvième sonate du compositeur russe, lui-même auteur de trois cycles de Mazurkas, imprègne ainsi la Quinzième des Mazurkas de Szymanowski. Et l’écoute successive de la Onzième de ses Etudes de l’Opus 8 et de la Troisième des Etudes de l’Opus 4 de Szymanowski montre que cette affinité remonte à ses toutes premières années. Mais il faut évidemment revenir à Chopin pour conclure, avec la Troisième des Mazurkas de l’Opus 56 interprétée par Horowitz.


Le site du Festival Chopin à Paris



Simon Corley

 

 

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